Honda Monkey : une mini qui fait le maximum

Publié le 22/07/2024 Par Thierry Traccan

Il en va parfois des motos comme des personnes, une impression immédiate qui agrège un sentiment de sympathie dont on mesure qu’il sera à la fois sincère et durable. Pile le cas pour la Honda Monkey. Plus de 60 ans que cette mini-moto fait le bonheur de ses propriétaires et charme tous ceux qui la croise…

Honda Monkey 125 Yellow BananaUn Monkey 125 Yellow Banana, objet de toutes les fantaisies.

Une success story inattendue

Un singe sexy, pour le moins. Pourtant, si les premiers utilisateurs avaient été français, pas certain que le nom de « Monkey » (qui signifie donc « singe » dans la langue de Shakespeare) eut été celui retenu pour accompagner la dénomination commerciale du Z100, né il y a plus de 60 ans au Japon.

Car plus qu’à un « monkey » (ce nom proviendrait du fait que les utilisateurs auraient des allures de singes une fois aux commandes du Z100), depuis notre hexagone c’est bien à un « toad » auquel ressemble son conducteur. Et même « a toad on a matchbox », soit « un crapaud sur une boîte d’allumettes ». Mais attention, pas n’importe quel crapaud, celui des contes de fées, un crapaud propre sur lui et même déjà séduisant dans sa condition de batracien, un crapaud qui se transforme en un joli prince non pas en recevant un baiser comme de coutume, mais en s’installant aux commandes d’un engin tellement mignon qu’il n’a cessé depuis son origine en 1961 de faire chavirer bien des cœurs, et retourner encore plus de têtes sur son passage. Et des passages il y en a eu, et il y en aura encore pendant de longues années tant ce modèle tient une place à part au sein de la production mondiale.

Un exemple de success story rêvé par tous les constructeurs, et pourtant bien loin d’être imaginé par Honda au moment où la marque lance en 1961 une flotte de mini-motos de 50 cm³ portées par des jantes rikiki de 5 pouces pour accompagner les jeunes visiteurs du parc de loisirs Tama-Tech de Tokyo. Un concept inédit, une bouille qui fait mouche et séduit d’emblée les adultes. Très vite le constructeur japonais décide de l’homologuer avant de l’exporter deux années plus tard vers l’Europe et les États-Unis.

Le Monkey est lancé, et bien que d’un gabarit ultra compact, il commence à prendre de la place dans le paysage motocycliste, d’abord en image, puis en volume, même s’il faudra attendre encore quelques années – et quelques évolutions du modèle – pour que la « Monkey mania » explose véritablement. Ça s’amorcera par le millésime 1969 qui voit le diamètre de ses roues passer à 8 pouces (ce qui lui confère plus de stabilité), puis continuera en 1970 avec la praticité offerte par une fourche démontable permettant de loger son Monkey dans le coffre d’une voiture, mais c’est vraiment à partir de 1978 que la consécration arrive avec un modèle redessiné pour répondre aux exigences d’un gigantesque marché américain où ses cohortes d’utilisateurs de véhicules de loisirs adoptent immédiatement cette petite moto ludique.

Le Monkey fait mouche, et pas seulement par ses mensurations, mais par son évidence mécanique qui réside dans une boîte trois vitesses à embrayage centrifuge (pas de levier d’embrayage, il suffit de jouer du sélecteur pour monter ou descendre les rapports sans jamais craindre de caler). Facile à loger, facile à utiliser, fun à piloter, le Monkey devient un incontournable pour des dizaines de milliers d’utilisateurs et une figure reconnaissable pour des millions de visages qui se retourneront à chaque fois sur son passage. Un modèle qui embrasse les foules, attire la sympathie et qui aura pris toute sa part pour faire grandir l’image et la reconnaissance de la moto auprès du grand public.

Honda Monkey 125 Yellow Banana

L'esprit Monkey : une passion qui rassemble

Un pan de l’Histoire du deux-roues motorisé toujours vivant et porté par le modèle actuel commercialisé depuis 2018 (il avait disparu du catalogue international Honda durant une dizaine d’années), mais entretenu aussi par des collectionneurs et des préparateurs passionnés qui font vivre l’esprit Monkey aux 4 coins de la planète.

Des associations, des clubs, des regroupements plus sauvages, des balades, des voyages, et toujours beaucoup de partage, comme lors d’expositions à l’image de celle que vous avez peut-être eu la chance de découvrir lors du dernier salon du 2-Roues de Lyon. Des dizaines de Monkey exposés, rutilants, divers et variés, des modèles rares, choyés, cocoonés, qui témoignent de la passion de leurs propriétaires pour ces petites motos qui finissent par prendre beaucoup de place, au propre comme au figuré, comme en témoigne ce collectionneur qui a souhaité rester anonyme :

« Aujourd’hui j’en possède une trentaine. Je n’aime pas dupliquer, je cherche plutôt à avoir des modèles différents. Et surtout j’aime bien les histoires qui sont derrières. Par exemple vous avez vu celui où un ours en peluche est installé dessus ? Eh bien en réalité ça a été vrai pour lui, dans les années 80 une femme qui s’occupait d’un cirque en Allemagne avait dressé un ours qui roulait sur ce Monkey. Un vrai ours, un gros ours. J’ai trouvé ça excellent et j’ai racheté cet exemplaire, bon il y avait pas mal de boulot à refaire dessus, forcément, un ours qui conduit un Monkey, ça laisse des traces… ».

Des histoires, il y en a forcément des tonnes, et des modèles, presque autant. Depuis 1961, Honda aura décliné une centaine de modèles différents, de quoi offrir à chacun la possibilité de trouver celui qui le touche. Pour notre collectionneur, c’est le Monkey de 1979 :

« Pourquoi c’est celui qui me plait le plus ? Je ne saurais pas vraiment dire, pour une part peut-être parce que c’est mon année de naissance… Mais bien plus par son esthétique qui me plait vraiment. Il y a tellement de Monkey que chacun trouve son modèle, on le voit sur les salons. On aime l’esthétique, c’est déjà ce qui séduit. Honda n’a jamais arrêté les séries spéciales, il y en a eu tellement… le millénium, celui en écho à la CB, le Kumamon, le FI pour l’injection etc. Une série spéciale chez Honda c’est entre 2 600 et 3 000 exemplaires ».

Un engouement qui ne se dément pas, ni quant à la force de proposition du constructeur, ni quant à la capacité d’acceptation des fans de Monkey, à l’image de celle accompagnant la fin de la série J, soit 2 400 exemplaires célébrant le 50ᵉ anniversaire de ce modèle, dont 400 modèles chromés qui seront mis en vente à la loterie et à laquelle 67 000 candidats auront participé… Des motos qui se collectionnent avec beaucoup d’évidence. Déjà la taille, toute petite, un modèle facile à loger que l’on expose sur un comptoir, dans un bar, dans un salon, dans une entrée… Des modèles recherchés par les collectionneurs de préférence avec la certification « brand new » (que l’on peut traduire par flambant neuf), comme nous l’explique notre collectionneur :

« Le Monkey est quelque chose de mignon, et pour beaucoup c’est un objet de déco. Ces personnes-là souhaitent qu’il n’y ait jamais eu d’essence dedans. Brand New signifie tels qu’ils ont été vendus à l’époque. Par exemple mon modèle 1979 n’a que 7 kilomètres, et ces kilomètres ont été fait moteur arrêté, en l’emmenant sur des podiums de salons d’expositions. D’ailleurs pour éviter de les kilométrer, je les pousse souvent en marche arrière. On arrive à retrouver des véhicules vieux de 30 ou 40 ans qui sont « brand new », parce que les gens les ont conservés comme ça ».

C’est aussi comme ça qu’ils gardent le plus de valeur. Dans une récente vente aux enchères aux USA, des modèles restés dans leurs caisses d’origines de transport, même pas déballés donc depuis des dizaines d’années, ont été vendus 26 000 $. Des Monkey qui compléteront des collections privées et rejoindront le Canada, l’Afrique du Sud, le Qatar, la Belgique… Des sommes importantes ici, mais pas besoin d’autant pour entrer dans la famille Monkey :

« Bien sûr qu’il existe des modèles très rares et donc très chers, une personne a proposé, sans succès, 100 000 € à un des possesseurs des trois premiers Monkey fabriqués. Mais ce sont des cas et des situations exceptionnelles, dans la réalité ce n’est pas du tout un univers fermé. Pour débuter, disons qu’il faut entre 1 500 et 3 000 €, tout en sachant que si l’on en prend soin, cet argent ne sera pas perdu. Acheter un Monkey doit d’abord être un plaisir. Personnellement même si ça représente un vrai investissement, je n’ai aucun objectif de spéculation. C’est juste que je préfère avoir mon argent sous mes yeux plutôt que sur un compte en banque. La moitié de mes Monkey sont dans mon salon, et j’ai vraiment plaisir à les regarder ».

À regarder oui, on l’imagine bien, mais à rouler ? Jamais ? N’est-ce pas là quand même la fonction première de nos motos, fussent-elles entrainées par des roues de 5, 8 ou 12 pouces ? Et notre collectionneur de coiffer son casque pour nous répondre :

« La moitié de mes Monkey sont « brand new », et ceux qui ne sont pas neufs, j’aime beaucoup rouler avec. Ça me procure vraiment du plaisir. Rouler en Monkey c’est super, tu profites d’autres choses, on ne voyage pas de la même manière qu’avec une grosse moto. Faire la route des Grandes Alpes, c’est du régal. Les motos hyper puissantes, trop lourdes, trop hautes, certains n’en veulent plus. Je l’ai constaté au salon de Lyon en discutant avec des gens qui me disaient se régaler avec leur Monkey 125, déjà parce que leurs pieds touchaient facilement par terre ».

Des pieds qui touchent le sol, les jambes repliées, et des bras qui s’allongent pour embrasser tout cet univers… de vraies allures de monkeys en somme.

Honda Monkey 125 millésime 2024

Commercialisé depuis 2018 dans sa livrée 125, conforme aux normes Euro5, le Monkey reste un engin terriblement accessible, même si comparé aux modèles historiques, son gabarit a pris du volume au fil des générations.

Délivrant une puissance d’un peu plus de 9 chevaux, le petit monocylindre à air animé par une boîte 5 vitesse se montre volontaire à défaut d’être spectaculaire. Enfin si, il l’est au niveau de sa consommation (moins de 2 litres aux 100 km). Un Monkey gracieux qui mise une nouvelle fois sur sa bouille pour séduire, et ses dimensions pour convaincre : 104 kg en ordre de marche, une hauteur de selle de 775 mm, des jantes de 12 pouces, des suspensions confortables… De quoi rouler en toute liberté, profitant à allure modérée des paysages traversés.

Disponible en 3 coloris (bleu, jaune ou rouge), il s’échange contre 4 149 € (LOA possible à partir de 89 € par mois).

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Visuels : © Honda France, DR