Rouler en ancienne : la panne ?
Publié le 04/12/2020• Par Igor Biétry
Découvrez les conseils d'Igor Biétry, speaker et journaliste automobile, pour rouler sereinement avec une voiture de colletion.
Même pas peur ! Les amateurs de voitures anciennes ont parfois quelques craintes lorsqu’ils sortent leur voiture du garage. Nous avons tous connu des pannes plus où moins graves et souvent elles sont évitables. Faisons le point sur quelques astuces pour éviter de composer le numéro d’AXA Assistance !
Contrairement à ce que l’on pense de prime abord, pour ne pas tomber en panne, il faut rouler ! Plus la voiture roule régulièrement moins elle va subir les tracas générés par l’humidité ainsi que la détérioration des caoutchoucs et joints qui eux ont tendance à sécher et du même coup perdre leur étanchéité. Les freins qui se bloquent, les dépôts d’essence décomposée qui se logent dans le filtre (quand il y en a !) ou obstruent carrément les gicleurs dans les carburateurs sont des soucis qui n’arrivent que très rarement aux voitures qui roulent régulièrement. Bref, rouler permet aux pièces mécaniques de ne pas subir les déboires de l’oxydation et du vieillissement prématuré.
Avant de rouler, il faudra savoir stocker. Une voiture ancienne n’étant pas étanche, la première source d’ennui est l’humidité et l’oxydation ou la corrosion qu’elle provoque. On aura donc soin de disposer d’un hangar ou un garage sec et aéré. Le chauffage pourquoi pas, bien que ce ne soit pas forcément nécessaire, si le taux d’humidité est réduit. Attention c’est souvent par le sol que l’eau se manifeste, méfiance avec les bâches qui peuvent retenir l’humidité.
On stockera la voiture propre, notamment au niveau du châssis et des passages de roues. La boue garde l’humidité. À l’intérieur de la voiture, on laissera les vitres entre ouvertes et si c’est un cabriolet la toile de la capote tendue. La capote laissée repliée est une merveilleuse niche pour les insectes et les souris.
Le grand classique des rendez-vous manqués est le défaut de batterie. Si on la laisse trop longtemps sans être utilisée elle se décharge et interdit le démarrage le jour de la sortie promise. Pour éviter cela rien de tel que les chargeurs de batteries modernes qui maintiennent la charge en effectuant une recharge lente et adaptée.
Pour qu’une voiture ne tombe pas en panne il faut aussi régulièrement changer les pièces d’usures. Si l’usure des pneus est facile à constater, c’est moins évident pour les bougies, les vis platinées, la tête d’allumeur, les filtres (air, huile, essence). Sur les voitures plus anciennes il y a des graisseurs qui nécessitent d’être rechargés de graisse neuve régulièrement selon des préconisations fixées par le constructeur.
Pour les freins à tambour il n’est pas inutile de vérifier régulièrement les garnitures comme les disques et plaquettes pour les voitures plus modernes. Bien entendu, avant chaque redémarrage, on vérifie les niveaux : d’huile, de liquide de refroidissement et de liquide de frein. Notez que le démarrage du moteur est le moment où les pièces mécaniques subissent le plus d’usure.
Il faut donc vérifier avant de lancer le démarreur que l’essence soit ouverte et le coupe circuit sur ON ! Faire tourner un moteur froid dans le vide est dommageable parce qu’il n’est pas lubrifié comme il faut. Une fois que la voiture s’est ébrouée, il est préférable de rouler à allure modérée plutôt que de laisser chauffer à l’arrêt. Dès les premiers mètres, pensez à tester les freins.
Si malgré toutes les précautions votre dulcinée se montre récalcitrante et tombe en panne il y a quelques astuces à connaître pour éviter que la panne devienne une vraie galère. Avant toute intervention tentez au maximum de vous mettre vous et le véhicule en sécurité. Une fois le gilet jaune sur le dos et le triangle de signalisation posé de façon visible vous pouvez vous pencher sur le problème.
Comme vous êtes quelqu’un de prévoyant vous avez une trousse à outils dans le coffre. Pas la peine de décliner toute la panoplie il faut juste avoir ce qui est nécessaire pour intervenir sur le modèle de votre voiture. Clés plates et à pipe ou à douilles. Une pince becro, une clé à molette et une pince coupante. N’oubliez pas le marteau et les tournevis, la clé à bougie et éventuellement un jeu de calle, un peu de toile émeri, un chiffon assez grand pour essuyer une fuite d’essence et servir de « plan de travail » sur les gravillons ou dans le gazon. Ça évite de paumer la petite rondelle ou le petit ressort fugueur. Un peu d’adhésif toilé peut aussi être de grand secours tout comme du fil de fer et une durite d'un mètre et pour les plus « mécanos », un bicomposant pour intervenir sur une fissure métallique.
Si avec tout ça et votre petit manuel du parfait mécano vous n’arrivez pas à repartir, munissez-vous de votre mémo d'assurance et de votre carte grise, il est temps d’appeler AXA !
Visuels : © Igor Biétry