Acheter une voiture de collection aux enchères ?

04/01/2021 Par Igor Biétry

Les conseils d’Igor Biétry, sur l’achat d’une voiture de collection aux enchères.

Des prix qui s’envolent sur l’écran, un commissaire-priseur qui pointe la tête blanche de son marteau d’ivoire vers un potentiel acquéreur devant la salle comble… « En voulez-vous ? » Il faut reconnaître que la vente aux enchères peut être intimidante, mais c’est parfois dans ce contexte que l’on approche le Saint Graal d’une vie de recherche de collectionneur.

Voici de quoi appréhender une vente en toute sérénité. Tout d’abord la vente aux enchères qui nous intéresse est la vente publique. Elle se fait par l’intermédiaire d’un officier ministériel assermenté que l’on nomme commissaire-priseur. La voiture ou l’objet qui nous intéresse est considéré, d’un point de vue juridique comme un « meuble ». Le principe est assez simple en fait. Le commissaire propose le « meuble » à la vente en donnant un prix de départ que l’on définit comme la mise à prix.

A partir de là, les enchérisseurs se manifestent à l’énoncé du prix supérieur… Une fois que plus personne ne surenchérit le commissaire-priseur signifie l’arrêt de la vente en indiquant « j’adjuge » et en frappant son pupitre du marteau. L’adjudicataire, celui qui a obtenu la dernière adjudication, devient légalement le propriétaire du « meuble » en l’occurrence de la voiture.

Beaucoup de mythes circulent sur le fait que le moindre signe peut être considéré comme une enchère émise. On craint « la folle enchère » ! Qu’on se rassure ! La folle enchère est un acte délibéré et reconnu par le commissaire-priseur, comme étant une enchère mais qui en l’occurrence ne s’avère pas solvable. Dans le cas d’un mouvement inopportun le commissaire-priseur vous demandera si votre geste est bien une enchère… Rassurez-vous. Pour ce qui est de la folle enchère, l’acheteur défaillant sera tenu de payer la différence entre son enchère et le prix obtenu sur la voiture remise en vente.

Evidemment on n’achète pas une voiture sans se renseigner avant la vente. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de l’exposition qui précède la mise aux enchères. Il est toujours préférable de se faire connaître si un lot vous intéresse. L’accès aux ventes aux enchères est publique, libre et gratuit dans un laps de temps défini par l’Etude. Néanmoins, certaines maisons de vente obligent à l’achat du catalogue pour accéder à leur vente. D’autant plus dans le contexte actuel on peut très bien enchérir lors d’une vente sans être présent sur place. Soit en donnant un « ordre d’achat » en amont de la vente. Si c’est la meilleure offre, c’est elle qui remporte l’enchère. Notons qu’en cas d’enchère égale entre votre offre et celle émise dans la salle c’est cette dernière qui remportera le lot. Il est aussi possible d’enchérir par téléphone et ou via internet.

Je ne saurai trop vous conseiller d’être dans la salle pour un lot qui vous tient à cœur. Avec un peu d’habitude on peut sentir l’atmosphère qui règne et du coup parfois faire de très bonnes affaires. Parfois malgré tout le lot proposé ne trouve pas acheteur. Les lots sont parfois mis aux enchères avec un prix de réserve. Si les enchères ne dépassent pas cette réserve le lot ne change pas de mains. Dans ce cas le commissaire-priseur surenchérît fictivement avant d’adjuger.

Si le bien n’a pas été vendu on peut proposer au commissaire-priseur une enchère au moins égale à la dernière réalisée lors de la vente dans les trente jours suivant la vente et sous réserve que le vendeur n’ait pas repris son bien directement à l’issue. Au prix affiché au moment où le marteau tombe il faut rajouter les frais, la commission de l’étude si vous préférez. Elle varie entre 12 et 28% du montant de l’adjudication. Il est donc essentiel de bien connaître ce montant avant de lever la main lors de la vente !

Notons enfin que le commissaire-priseur n’est responsable que de deux choses : la provenance de la voiture et la description qui en est faite dans le catalogue. L’acheteur est censé acheter en toute connaissance de cause l’objet de ses désirs. L’état du véhicule, c’est lui et lui seul qui le juge avant de lever la main. Seul le vice caché majeur pourrait être une clause d’annulation de la vente. L’expert n’est responsable que de l’authenticité du bien. Il est donc très important de prendre le temps de regarder la voiture et les documents qui l’accompagnent (factures et expertises) avec beaucoup d’acuité́.

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Visuels : © Artcurial / Osenat