Comment bien conduire un quad ?
Publié le 03/05/2021
Facile de piloter un quad ? De prime abord, oui… Car contrairement à une moto qui réclame une qualité essentielle avant de se sentir à l’aise au guidon, le pilotage d’un quad est plus immédiat. Pourquoi ? Parce que le quad, avec ses 4 roues, ne requiert pas d’équilibre, en tout cas pas d’équilibre à l’arrêt comme à faible allure. Un sacré avantage au moment de la prise en main, surtout si l’on n’est pas familier d’une conduite derrière un guidon. Mais une fois dit ceci, tout n’est pas dit… Et la pratique du quad reste un exercice particulier à ne pas sous-estimer. Appréhender un gabarit souvent généreux, anticiper ses trajectoires, être capable de réagir sans « sur-réagir », gérer son accélération, savoir bien négocier un virage, maîtriser son freinage, adapter sa technique au terrain… Voici nos conseils pour bien piloter un quad.
Bien piloter un quad : être décontracté mais concentré
Si ne pas avoir à gérer son équilibre réduit bien des risques, imaginer que tout serait dès lors sous contrôle serait une grave erreur, et la sensation d’invulnérabilité qui l’accompagne bien illusoire. Parce qu’à ce compte-là, on pourrait dire aussi que la conduite d’une automobile, qui ne requiert aucun équilibre, est évidente et immédiate. Or on sait tous que c’est faux.
C’est pareil pour le quad. Et si installé à l’arrêt derrière ses commandes on ne risque pas de tomber, dès que l’engin prend de la vitesse, ça devient beaucoup moins certain… D’abord, la majorité des quads homologués offrent un gabarit imposant : hauts, larges, posés sur des pneus « ballons » sous gonflés aux sculptures généralement profondes, ce ne sont pas toujours des exemples de maniabilité, ni de stabilité. Une direction lourde à basse vitesse, nerveuse à haute vitesse, et l’obligation pour le pilote de trouver le bon équilibre pour maîtriser la situation, éviter le risque de collision ou de basculement dans un virage pris à trop haute vitesse. Pour y parvenir, pour progresser et comprendre ce qui se passe derrière le guidon, il sera nécessaire de rester « laxe », d’être décontracté dans son corps, prêt à réagir, mais en gardant toujours son esprit concentré. Lui, et c’est la règle d’Or, jamais il ne se détend.
On pilote un quad d’abord avec ses yeux
La gestion du regard, une règle absolue qui vaut pour la conduite de tout engin à moteur. Et pour la préservation de son intégrité physique, sur un véhicule pas tellement moins exposé qu’un deux roues en cas de choc, et peut être même plus dangereux en cas de chute (risque d’écrasement par un engin souvent très volumineux), le quad demande une vigilance de tous les instants. On parlait de concentration juste avant, nous voilà en plein dedans. Garder à l’esprit que là où se posera votre regard, c’est là où ira votre quad…
Si vous fixez l’endroit où vous ne voulez surtout pas aller, vous irez pile dessus ! Soignez votre regard en posant un œil au loin pendant que l’autre balayera au plus près. Une gymnastique indispensable, et davantage en tout terrain où les pièges (du fait d’un terrain accidenté) sont plus nombreux. Si vous roulez assez vite dans un chemin, vous devrez être toujours sur le qui-vive, balayant votre environnement comme le ferait un scanner : un œil à 100 mètres, l’autre à 10 mètres, indispensable pour se mettre en sécurité. Sur route, les pièges liés au terrain sont heureusement moins nombreux, et c’est souvent par manque de vigilance que l’on peut se faire surprendre : virage pris à trop grande vitesse, mauvaise anticipation de l’adhérence, mauvais respect des distances de sécurité lors d’un freinage, etc. L’autre danger sur route, contrairement au tout terrain, c’est le nombre d’usagers qu’on y trouve. Pas les mêmes dangers donc, mais des risques équivalents au final. Donc ses yeux, on les garde grands ouverts !
Bien gérer l’accélération dans la conduite de son quad
Sur un quad, la gestion de l’accélération se fait le plus souvent par l’intermédiaire d’une gâchette qui s’actionne au pouce droit. On peut aussi opter pour une poignée traditionnelle (identique à celle d’une moto) mais qui devra alors être secondée par un coupe circuit (câble plastique relié au pilote, généralement à son poignet) qui éteindra le moteur au cas où le pilote tombe du véhicule. Une sécurité pour un quad (posé sur ses quatre roues) qui pourrait sinon continuer dangereusement sa course si la poignée d’accélérateur restait bloquée. Mais que l’on accélère au pouce ou au poignet, l’important tient dans l’intensité de l’accélération que l’on imprimera en fonction de l’adhérence, du terrain, des conditions de circulation. Une accélération adaptée évidemment, et une accélération maîtrisée, surtout avec des quads disposants généralement d’une transmission les rapprochant du fonctionnement d’une boîte automatique.
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Comment prendre un virage lent avec un quad ?
Pas d’autre alternative que de tourner le guidon, avec une direction souvent assez dure du fait d’un train avant lourd et porté par des pneus peu gonflés. Donc on fait un peu d’effort, avec des épaules qui restent dans l’axe du guidon quand on le tourne, et un regard que l’on porte vers l’endroit où l’on souhaite aller. La boîte « automatique » évite heureusement d’ajouter des problèmes de maniement d’embrayage dans ces manœuvres à faible allure, surtout quand il s’agit de tout terrain dans des endroits accidentés. Même dans des zones trialisantes, pensez à ne jamais sortir le pied comme on le ferait avec une moto. Ses pieds, on les garde sur les larges platines prévues à cet effet, les sortir ne servirait à rien (un quad ne prend pas d’angle) excepté de risquer une blessure. Pour contrer une vitesse un peu trop élevée, penchez votre le corps dans le sens du virage, ça aidera le quad à tourner.
Comment prendre un virage rapide avec son quad ?
Si pencher son corps dans le sens du virage peut aider dans les virages lents, c’est une technique obligatoire dans les courbes rapides. Avec un quad qui vire à plat, incapable de par sa conception de prendre de l’angle, on est obligé de jouer avec son corps pour l’aider à tourner. Plus un quad aura un passage de roue étroit et une hauteur importante, plus vous devrez – à vitesse de passage égale – vous désaxer par rapport au guidon et vous pencher dans le sens du virage (en pensant à appuyer fort sur le repose-pied extérieur) pour rester en sécurité.
Mais pour garantir cette dernière, nous vous recommandons surtout de l’adapter au maximum à la situation (gabarit de l’engin, pneumatiques, adhérence du sol). Avec des roues tournant sans différentiel (et parfois à 4 roues motrices !), le placement du corps sera donc primordial, jouant le rôle de balancier pour forcer le quad à aller dans le sens du virage. Sans cela, l’engin serait attiré vers l’extérieur. Vous aurez compris que cette action de pilotage est la plus critique, alors, entrainez-vous, comprenez l’incidence de vos actions et les réactions de votre quad, ce sera la condition pour rester au maximum en maîtrise.
Bien piloter son quad, c’est aussi savoir freiner
Contrairement à une moto, il n’y a aucun risque de perdre l’avant en quad. Pour autant, freiner n’est pas toujours si évident. Déjà parce que ce sont des engins lourds, souvent volumineux, et qu’en fonction de la nature du terrain (en off road) un freinage trop appuyé pourrait le déséquilibrer et même le faire basculer. Il faut donc toujours doser son freinage. Et en situation d’urgence, on garde son guidon droit (d’ailleurs, dans la mesure du possible, ne jamais freiner en virage, la direction étant dans ce cas neutralisée). Tous les quads ne disposent pas du même système de freinage, la pédale arrière influant soit sur les 4 roues, soit uniquement sur les roues arrière. Dans ce cas, on accompagnera la pression exercée sur l’arrière par le frein avant, toujours actionné depuis le levier droit.
Bien piloter son quad en tout-terrain
C’est d’ailleurs pour le tout terrain que le quad a été imaginé. Engin ludique ou de travail, et adapté à bien des disciplines, de la randonnée sur de longs parcours aux terrains accidentés de motocross, des courses de sable au trial… Si la randonnée réclame une bonne forme physique pour rester lucide, une pratique en quadcross ou course de sable impose une condition physique de sportif accompli. À cette condition seulement vous serez capables d’encaisser les contraintes très élevées imposées par un quad rebondissant entre sauts, bosses, trous et autres ornières…
Pour en revenir à une pratique plus apaisée qui nous intéresse ici, de type randonnée, les conseils évoqués avant sont à appliquer même si on doit en ajouter de nouveaux. Le premier consiste à adopter régulièrement une position debout. Une posture qui permet de mieux anticiper les dangers (meilleure vision) et de ménager ses lombaires dans les passages les plus accidentés. Pas de problèmes pour s’attaquer debout aux virages, la seule règle étant d’adapter le désaxement de son corps à la vitesse de passage. Mais notez que l’on est alors bien plus dans le pilotage que dans la simple conduite. Piloter ce véhicule tout-terrain nécessite une technique plus aboutie (que l’on acquiert en s’entrainant) que ne le réclame une conduite sur route.
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