Protection des mers et océans : ces associations qui veillent
Publié le 01/04/2022
Les mers et les océans sont une ressource naturelle indispensable à la vie sur terre. Ils occupent 70% de sa surface et contiennent 97% de l’eau. Nombreux sont ceux qui souhaitent agir pour protéger la grande bleue. Il existe un certain nombre de structures associatives qui ont fait leurs preuves. Voici un point de vue sur l’activisme marin.
La Faune, source de vie
Côté international, Greenpeace est l’organisation la plus connue. Elle compte plus de trois millions d’adhérents à travers le monde. Ses combats pour la protection des océans reposent sur des grands principes : abandonner un modèle de pêche dépassé, lutter contre la pêche illégale et appliquer le principe de précaution. Greenpeace souhaite en particulier créer un réseau de réserves marines qui couvriraient au moins 30 % des océans tout en développant la pêche durable.
Dans un même ordre d’idée, Sea Shepherd est l’ONG fondée en 1977 par le capitaine Paul Watson (également co-fondateur de Greenpeace). La réputation de cette association n’est plus à faire. Son combat a été largement relayé dans les médias grâce à des interventions musclées pour empêcher les atteintes illégales à la vie marine. On se souvient tous de ces bateaux qui percutent les baleiniers japonais en plein milieu de l’Antarctique… Sea Shepherd met en lumière auprès des médias et de l’opinion, les pratiques non durables ou non éthiques vis-à-vis des écosystèmes marins. Cette structure sensibilise le public à la cause océanique en intervenant dans les écoles, les festivals ou via des évènements.
Autre mastodonte, WWF fait partie des plus grosses structures de défense de la Nature. La protection des océans est une de ses priorités. Sa mission est globalement d’accompagner les filières de la pêche et de l’aquaculture vers des pratiques plus responsables. WWF développe des Aires Marines Protégées (AMP et sensibilise aussi distributeurs et consommateurs vers la durabilité des produits de la mer.
À moindre échelle, il existe l’association Cetasea qui se consacre essentiellement à la protection des animaux marins. Elle œuvre notamment auprès des structures qui enferment des animaux marins (parcs d’attractions, zoos, etc.). Cetasea souhaite créer un centre de préservation destiné aux mammifères marins et s’unir avec les autres associations afin de trouver des solutions pour les individus en détresse.
Plusieurs travaillent sur notre rapport aux écosystèmes et la pêche durable. En France, l’association Bloom, créée et présidée par Claire Nouvian, s’est donnée pour objectif de protéger les océans et les espèces qu’ils abritent tout en favorisant les emplois durables dans la pêche et l’aquaculture. Cette association se bat notamment pour mettre fin aux chalutages en eaux profondes ou à la pêche électrique. Bloom œuvre pour favoriser des méthodes de pêche moins dévastatrice pour l’environnement et génératrices d’emploi.
Le plastique pas fantastique
Le gros des troupes en matière de protection des océans s’attaque à la pollution et aux déchets plastiques, véritable cancer de la mer. Pendant sa traversée de l’Atlantique à la rame en solitaire, Patrick Deixonne, a pu constater la pollution de la mer par les déchets plastiques. De ce constat est né l’association « Expédition 7ᵉ continent » dont les missions ont pour objectif d’étudier et d’alerter le public et les décideurs. Les expéditions sont réalisées avec des scientifiques, des industriels et des communicants qui médiatisent ce phénomène de continent de plastique.
Dans un autre genre, Project Rescue Ocean est une association née d’une page Facebook qui compte presque 27000 abonnés ! Sa mission : sensibiliser les jeunes notamment sur l’état du littoral. Project Rescue Ocean mène des actions sur le terrain mais intervient aussi dans les écoles. En moins de deux ans, cette association a collecté plus de 55 tonnes de déchets. Elle recycle les filets de pêche “fantômes” en les confiant à des écoles de mode pour en faire des créations.
Plusieurs associations disposent de bateaux pour intervenir directement en mer. Le premier laboratoire flottant du recyclage et de la réduction des déchets plastiques s’appelle : Plastic Odyssey. Le bateau éponyme longe durant une longue période les côtes d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie-Pacifique. Cette association développe de centres de recyclage à coût réduit. Plastic Odyssey construit ses machines de recyclage en open source, les plans sont mis à disposition sur une plateforme pour que n’importe quel utilisateur puisse les reconstruire.
Dans le même genre, l’association « Wings of the ocean » se préoccupe de dépolluer des zones d’accès difficile du plastique qu’elles contiennent pour le recycler à terre. Le Kraken, son bateau, prélève le plastique et sert de laboratoire d’expérimentation. Le projet de « Wings of the Ocean » est de déployer une flotte de navires récupérateurs de plastique aux embouchures de dix grands fleuves qui rejettent jusqu’à 800 000 tonnes de plastique par an. L’association mène par ailleurs des actions de sensibilisation et de ramassage de déchets partout en France.
À plus petite échelle, l’association « The Sea Cleaners » considère que la mer peu crée un cercle vertueux. Ses actions consistent en l’éducation et la sensibilisation des plus jeunes. Elle tente de dynamiser l’économie locale et circulaire avec des solutions de valorisation des déchets plastiques. L’association collecte les macro-déchets plastiques dans les zones de fortes densités avant qu’ils se désagrègent en microparticules.
Vision éducative et scientifique
Et puis il y a ces associations dont le but est avant tout de comprendre pour mieux protéger. Leur vocation est plus globale et sur le long terme en aidant notamment à créer de nouvelles habitudes de consommation. L’association « Algalita pour la protection des océans » par exemple, cherche sous l’impulsion de son fondateur le capitaine Charles Moore, à donner aux jeunes les moyens de penser de manière critique considérant que le devenir des océans passe par une vraie éducation.
Implantée à Biarritz, la « Water Family », anciennement connue sous le nom « Du Flocon à la Vague » possède aujourd’hui des antennes dans toute la France. L’objectif est de suivre le parcours d’une goutte d’eau pour sensibiliser à la conservation de la planète et de ses ressources naturelles. La communauté se rassemble autour d’actions éducatives. Pour l’association, il faut agir à la source dans tous les sens du terme. En visant les jeunes générations, l’organisation fait le pari d’un changement durable de société.
La médiatique Fondation Tara Océan s’est donnée une mission scientifique. Elle développe une science ouverte et innovante pour anticiper et gérer les risques climatiques. Son expertise scientifique permet de mobiliser aussi les politiques et aide les pays émergents à exploiter ces connaissances. La goélette Tara qui donne son nom à l’association est un laboratoire scientifique navigant qui a déjà parcouru plus de 400 000 km et fait escale dans plus de 60 pays. À l’occasion de ses expéditions, l’association collabore avec le CNRS, le MIT ou la NASA.
Les acteurs du loisir en mer sont très présents aussi. Créée en 1990 Surfrider Europe, soutenue par AXA, incarne la mobilisation citoyenne en faveur de la protection de l’océan et du littoral. Chargée de la protection de tous les plans d’eaux, cette association regroupe plus de 13 000 adhérents et intervient sur 11 pays. Longtemps présidée par Albert Falco, l’association Longitude 181 diffuse quant à elle la Charte Internationale du Plongeur Responsable. L’association fait la promotion d’une plongée respectueuse. Depuis 2002 cette Charte internationale est traduite en 25 langues et utilisée à travers le monde.
En partenariat avec AXA, la Fondation de la mer a été créée en juin 2015 par des personnalités engagées du monde maritime et de la société civile (navigateurs, responsables associatifs, scientifiques, entrepreneurs, artistes, etc.) dans le but de soutenir de nombreux acteurs pour renforcer et accélérer leur impact positif en faveur de l’Océan. Elle met aussi en œuvre ses propres projets pour protéger les écosystèmes marins, lutter contre les pollutions, soutenir la recherche, encourager l’innovation, informer et sensibiliser tous les publics.
Quelles que soient ces associations, elles sont très actives sur la toile et les réseaux sociaux. Vous les retrouverez sans difficulté sur internet. N’hésitez pas à vous engager en les aidant déjà par votre cotisation…