Le camping-car en hiver : conduite, équipements et astuces !

Publié le 12/04/2022

Pour certains le camping-car est devenu un véritable art de vivre. Un véhicule utilisé quelle que soit la saison. Néanmoins, les conditions hivernales impliquent quelques adaptations dans l’équipement, la conduite et quelques astuces pour que le plaisir reste au rendez-vous.

Avant d’arriver sur une aire de stationnement et profiter des joies de la montagne… il faut la rejoindre ! Ce qui pourrait passer pour une lapalissade induit que rouler en hiver implique des adaptations du matériel et de la conduite.

Commençons par la question de la « liaison au sol » autrement dit les pneumatiques. Depuis le décret du 16 octobre 2020, nous sommes obligés d’équiper nos véhicules de pneus adaptés ou d’équipements spéciaux durant la période couverte entre le 1er novembre et le 31 mars. Ceci, dans 48 départements coupant la France en deux, de la Moselle aux Pyrénées-Atlantiques. Vers l’Ouest, on ne vous demande rien, mais à l’Est, il faut être équipé !

Le camping-car ne déroge évidemment pas à cette règle. Pour info, ça fait dix ans que les Allemands appliquent un dispositif réglementaire de ce type qui concerne l’ensemble de leur territoire. Les nuits cauchemardesques vécues en région parisienne lors d’épisodes neigeux montrent que parfois il n’y a pas besoin d’être dans les Alpes pour être concerné par la neige et les tracas routiers qu’elle implique. Il n’y aurait rien d’illogique qu’au moins une paire de chaussettes ou de chaînes soit obligatoire durant la période hivernale sur l’ensemble du territoire. Une loi sur le sujet tient du bon sens même si la plupart des camping-caristes qui roulent à l’année ou régulièrement dans des régions « fraîches » ne l’ont pas attendue pour prendre leur disposition.

Pour circuler dans les départements concernés, il faut donc depuis le 1er novembre des pneus neige, des pneus « boue + neige » ou des pneus « 4 saisons ». Pour être sûr de s’y retrouver, ces pneus comportent la mention 3PMSF et éventuellement l’inscription M+S (Mud + Snow). Le législateur a aussi prévu dans ce contexte de pouvoir remplacer ces gommes spéciales par des équipements hivernaux amovibles : les chaussettes ou les chaînes. Equipements ou pneus spéciaux, ces deux dispositifs sont obligatoires sur au moins deux des roues motrices. Jusqu’en mars 2022, les contrevenants seront juste « avertis » dans un souci de pédagogie, mais dès novembre, ce sera 135 € d'amende et éventuellement l’immobilisation du véhicule !

Si vous êtes régulièrement amenés à rouler dans des régions « neigeuses », la sécurité qu’apportent les pneus hiver mérite vraiment l’investissement. Leur structure en lamelle et leur souplesse conservée malgré les basses températures font de ces pneus un vrai atout pour la sécurité et le confort de conduite. Tous les grands manufacturiers proposent des solutions « hivernales » pour les véhicules utilitaires donc adaptées aux camping-cars et aux vans. Attention aux pneus « quatre saisons » qui n’ont ni l’efficacité d’un pneu « été » sur route sèche, ni celle d’un pneu « hiver » sur la neige ! Autant préférer des équipements spécifiques comme les chaussettes ou les chaînes et garder ses pneus « été ».

Les chaussettes ont la particularité d’être très légères et pas chères mais elles ne supportent pas de rouler sur le goudron. Elles sont très peu efficaces sur de la poudreuse. C’est vraiment une solution de dépannage que l’on garde au fond de la soute, à la limite juste histoire d’être en règle. Pour les chaînes, si le montage peut parfois rebuter, il faut savoir que c’est le seul dispositif qui est à la fois parfaitement efficace et économiquement le plus avantageux. Pour éviter les déconvenues et les crises de nerfs à genoux sous la neige emmêlés dans ses chaînes, rien de tel que de prendre le temps d’apprendre à les monter sereinement à la maison. Et puis à proximité de la boîte de chaînes que vous aurez rangée de façon accessible, n’oubliez pas un petit paillasson et une bonne paire de gants !

Attention de bien les nettoyer après utilisation pour ne pas avoir de mauvaises surprises avec la rouille la saison d’après !

Douceur et anticipation

Avant de sortir les transats ou la paire de skis de la soute, il faut d’abord arriver sur site en ayant affronté les routes hivernales ! Déjà au volant d’une voiture classique, la conduite est toujours un peu spéciale quand on ne pratique pas régulièrement la neige, alors avec un véhicule plus long et lourd, il faut y aller avec encore plus de doigté. Principe de base : conduire en mettant tout en œuvre pour garder l’adhérence !

J’accélère doucement et vérifie déjà au démarrage que mon véhicule ne glisse pas. Je roule à une allure qui doit me permettre de garder de l’adhérence en virage et je freine progressivement toujours en gardant les roues bien droites dans l’alignement du camping-car. Roues droites également avant la reprise d’accélération à l’issue d’un virage. Petite astuce : collez un petit morceau d’adhésif de couleur à « midi » sur le volant, comme pour les voitures de rallyes, cela vous permettra de savoir en permanence comment sont orientées vos roues. Voilà pour les grands principes. Suivant le type de votre camping-car ou fourgon, la nature des ressentis au volant est différente. Il faut prendre le temps d’assimiler ses réactions. Puisque vous n’avez pas le droit de réagir brusquement faute de quoi le véhicule perdra son adhérence et vous son contrôle, il faut anticiper en permanence et doubler les distances de sécurité.

Lorsque vous êtes en montagne, le principe est de ne pas descendre plus vite que la vitesse de la montée. Pour ce faire, on garde le même rapport de vitesse en descente que celui que vous avez utilisé pour la montée. La descente est le moment le plus délicat puisque tout le poids du véhicule est sur l’essieu avant. En cas de perte d’adhérence, le véhicule n’a plus de direction, ni de freins… Puisque vous êtes prévoyant et que vous roulez avec des pneus hivernaux, ne roulez pas dans les traces des véhicules qui vous précèdent. Au contraire, roulez dans la « fraîche » car les traces peuvent très souvent être un nid à verglas.

L’anticipation, c’est aussi penser à allumer ses phares pour être bien vu des autres usagers qui ont eux aussi à anticiper et puis n’attendez pas le dernier moment pour mettre vos équipements (chaînes ou chaussettes). Ce n’est pas une fois bloqué sous la neige dans des conditions de sécurité scabreuses qu’il faut se décider. Et puis surtout n’attendez pas le virage de trop !

Enfin, il y a aussi une très bonne réaction à avoir face à une météo trop exécrable et des routes difficilement praticables : Ne pas partir, tout simplement ! N’oublions pas que nos camping-cars sont avant tout des véhicules de… loisirs ! Remettre son départ de quelques jours peut être salutaire et éviter des galères à vous dégoûter à jamais de rouler en hiver.

Lutter contre le froid

Avant de partir, achetez un rideau isolant extérieur qui couvre le pare-brise et les vitres de portières. Cet équipement est beaucoup plus efficace que les seules isolations intérieures, même s’il est vrai que c’est un peu plus fastidieux à monter et à démonter, puis à stocker. Par ailleurs, vous aurez vérifié le système de chauffage et préférez utiliser du propane plutôt que le butane qui gèle. D’ailleurs, prenez une bouteille en rab même si celle qui est installée est pleine.

Changez vos balais d’essuie-glaces avant de partir. Installez un rideau pour isoler la porte arrière. Enduisez vos joints avec de la glycérine pour empêcher que le froid ne les colle. Pensez à huiler les serrures. La bombe antigel pour les serrures, c’est pratique aussi, mais il ne faut pas l’oublier dedans lorsqu’on s’absente ! Gardez-la dans votre sac ! Prévoyez une lampe frontale qui vous laisse vos deux mains libres pour monter les chaînes notamment. Prévoyez un bidon de lave-glace antigel supplémentaire et un bidon d’eau de 20 litres qui peut être très utile si vous restez bloqué ou que le système est gelé. La pelle, la balayette et une raclette pour le pare-brise sont des outils indispensables aussi. Un sac d’un kilo de gros sel permettra non seulement de faire la cuisine mais aussi et surtout de sécuriser l’abord du camping-car. On peut en glisser un peu dans les canalisations et le réservoir d’eaux grises pour éviter le gel. Pensez aussi au petit bac pour poser les chaussures ou les bottes trempées à l’entrée et un déshumidificateur pour éviter la condensation à bord.

Une fois arrivé sur l’aire de stationnement, vous mettrez le nez du véhicule à l’Est pour profiter des premiers rayons de soleil et avoir la porte d’accès plein Sud le reste de la journée. Vous relèverez les essuie-glaces ou glisserez une petite rondelle de liège entre eux et le pare-brise. Plutôt que de serrer le frein à main, mettez une vitesse ça évitera aux garnitures de coller aux disques. Laissez la vanne d’eaux grises ouverte et mettez un récipient dessous. Vous le viderez dans un espace ad hoc avant de partir.

Question chauffage… mettez des pulls ! Rien ne sert de trop chauffer l’habitacle. Evitez les températures supérieures à 18°C et en votre absence, faites en sorte que la température ne descende pas en dessous de 10°C. Si vous êtes courageux et comptez rester un certain temps à la même place, utilisez votre pelle pour dresser un petit monticule de neige tout autour du camping-car. Il permettra de stopper les courants d’air froid qui passent sous le véhicule. Les plus frileux (ou prévoyants !) auront pris soin de couvrir le sol du camping-car de moquette, histoire de compléter l’isolation.

Avec tous ces conseils de bon sens, vous devriez n’avoir qu’une hâte : mettre le cap vers la montagne !

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