Construction, prix, assurance tiny house : tout savoir sur ces petites maisons en vogue

20/11/2023

Phénomène venu des Etats-Unis et popularisé depuis quelques années dans les médias français, la tiny house est en plein boom dans l’Hexagone. Plus petite et plus sobre qu’une maison classique, la tiny fait la synthèse entre respect de l’environnement et budget maîtrisé. Comme pour les adeptes de camping-car ou de van, c’est une véritable alternative pour une vie au plus proche de la nature. Alors, phénomène de société ou simple mode passagère ? On vous dit tout sur les tiny houses.

Tiny house

La tiny house, un phénomène en vogue

Les « tiny houses », ces petites maisons en bois mobiles, construites en grande partie avec des matériaux durables, séduisent de plus en plus d’habitants. Nées aux Etats-Unis, elles s’imposent aujourd’hui dans l’Hexagone.

 

Les origines de la tiny house

Ce style de vie minimaliste a gagné en popularité aux Etats-Unis, suite au passage de l’ouragan Katrina en 2005, puis à la crise économique des subprimes en 2008. Des milliers d’Américains se retrouvent alors sans logement et se tournent vers ces petites maisons qui peuvent être remorquées facilement. Grâce aux tiny houses, les habitants peuvent se déplacer au gré des besoins.

Avant d’être popularisée aux États-Unis dans les années 2000, la première tiny house a été réalisée par Charles Miller en 1929. Cet Américain construisit sa première tiny house sur roues à Ogden, dans l’Utah, sur la base d’une Ford Model T. Cette minuscule habitation en bois ne disposait ni d’eau, ni d’électricité. Elle était en revanche dotée d’un porche, d’une porte et de fenêtres surdimensionnées. Un véritable habitat nomade avec lequel Charles Miller parcouru plus de 300 000 km à travers les États-Unis.

Le mouvement des tiny houses a depuis essaimé dans de nombreux pays, notamment au Canada où elles sont très populaires. En France il a pris de l’ampleur récemment, suite à la récente pandémie de Covid, auprès de personnes soucieuses de changer leur mode de vie. « Lorsque nous avons commencé à construire des tiny houses en 2017, personne n’était intéressé, se rappelle André Daniel, gérant du fabricant constructeur Euro Tiny House*. La tendance a vraiment démarré en France à la suite du confinement, après le printemps 2020. »

 

Une maison dans la tendance écologique et minimaliste

À mi-chemin entre une roulotte et une maison, ces drôles d’habitations sur remorques ont une surface au sol réduite, généralement comprise entre 10 et 20 m². Les espaces y sont optimisés, le but étant d’y vivre avec le strict nécessaire, dans le droit mouvement de la Vanlife.

Leurs habitants y voient également une façon de vivre proche de leurs convictions, plus proches de l’environnement, en se débarrassant du superflu et en mettant fin à la surconsommation. En effet, avec une superficie intérieure limitée, place à l’essentiel ! Une philosophie inspirée notamment du best-seller de Marie Kondo, Ranger : l’étincelle du bonheur.

Pour gagner en surface de vie, beaucoup d’habitants optent pour une mezzanine, réservée la plupart du temps aux espaces de couchage. Et comme dans un van ou un camping-car aménagé, l’espace intérieur est optimisé au maximum : coin cuisine, salon (convertible ou non), table repliable, rangements malins...

Ces habitations sont conçues pour être habitées à l’année, à la différence des mobil-homes. « Construites en grande partie en bois, les tiny houses se dégradent donc beaucoup moins vite que des mobil-homes qui sont conçus essentiellement en aluminium », affirme ainsi André Daniel, gérant d’Euro Tiny House. Autre différence notable : l’isolation y est très soignée, avec des cloisons d’environ 15 cm d’épaisseur.

Tiny house

Un marché en plein essor

Du côté des constructeurs, les carnets de commandes de tiny houses sont bien remplis. « Le marché est très dynamique. Il y a plus de demandes que de constructeurs », reconnaît ainsi Anthony Thomas, cogérant de l’entreprise Els’House, à Obernai (Alsace)**.

On compterait aujourd’hui environ 150 entreprises dédiées à la construction de tiny houses en France (source : lafrenchlab.fr). « Mais seules une dizaine d’entre elles peuvent être considérées comme « sérieuses » selon moi », affirme André Daniel d’Euro Tiny House. « Beaucoup de gens se disent auto constructeurs et vendent des tiny houses à bas prix. Certains achètent une remorque homologuée, construisent leur tiny house et la revendent ensuite sur des sites de vente en ligne comme Leboncoin. Le résultat est souvent très aléatoire... »

Certains constructeurs procèdent de manière industrialisée, d’autres de façon plus artisanale, en ne produisant que quelques tiny houses par an. Ideal Tiny, née en novembre 2019, comptait l’an dernier 50 salariés. Elle revendique un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros en 2022 et livre une centaine de tiny houses par an (source : lafrenchlab.fr).

L’entreprise Euro Tiny House produit quant à elle une quarantaine de maisons par an, « que nous construisons ou que nous faisons construire », affirme André Daniel, son président. « Nous travaillons avec une grosse société polonaise qui nous a donné l’exclusivité sur la France ». La société mise sur le développement de villages de tiny houses dans les prochaines années. Elle travaille actuellement pour des acteurs de l’événementiel, sur des tiny houses pouvant recevoir six personnes et qui seront installées pour des mariages, le temps d’un week-end.

Beaucoup de fabricants de tiny houses adoptent une approche responsable. « L’important est d’utiliser un bois suffisamment dense. Nous proposons des essences locales comme le douglas, le mélèze ou de l’épicéa traité », affirme ainsi Anthony Thomas, cogérant de l’entreprise Els’House. « Les bardages extérieurs réalisés avec ce type d’essences peuvent facilement durer une quarantaine d’années », ajoute-t-il. La tendance est également à l’utilisation de matériaux biosourcés (bois, chanvre, paille, lin...) et résistants pour l’isolation, par exemple.

Tiny house

Quels sont les avantages d’une tiny house ?

Mobile, plus écologique et moins chère qu’une maison classique, la tiny house comporte de nombreux avantages.

Déménager au gré de ses envies

Le gros avantage pour les propriétaires de tiny house, est de pouvoir changer de terrain à l’envi comme dans un camping-car ou un van : près d’un terrain boisé, à la campagne, à la montagne... ou près de son nouveau lieu de travail en cas de nécessité de mobilité géographique professionnelle. Une mobilité qui convient aussi parfaitement aux digital nomades (photographes, graphistes, développeurs...), qui travaillent à distance et n’ont besoin que d’un ordinateur et d’une connexion Wi-Fi pour travailler.

Installées sur remorque, ces mini-maisons peuvent aisément être livrées par la route à leurs heureux acquéreurs. Ce que nous confirme André Daniel, d’Euro Tiny House : « Pour mes livraisons de tiny houses, je prends à chaque fois l’autoroute ! ». Ne soyez donc pas étonnés si vous croisez une maison sur la route lorsque vous partez en vacances...

Pour emprunter les routes françaises, les tiny houses doivent néanmoins respecter certaines normes : ne pas dépasser 2,50 m de large, 6,50 m de long et 4,10 m de hauteur. Leur poids ne doit pas excéder les 3,5 tonnes.

 

Combien coûte une tiny house ?

Le principal avantage d’une tiny house tient dans son coût réduit, par rapport à une maison traditionnelle. Attention, cependant, car la flambée du coût du bois et des matériaux ont fait grimper les prix des tiny houses : si ce budget tournait autour de 30 000 € il y a encore quelques années, il faut désormais plutôt compter entre 60 000 € et 80 000 € pour une tiny house clé en main (avec salle de douche, cuisine, chambre en mezzanine...).

« C’est vrai que le prix d’une tiny house est devenu un peu moins accessible qu’auparavant, notamment en raison des finitions intérieures qui sont désormais beaucoup plus soignées. », reconnaît ainsi André Daniel, d’Euro Tiny House. D’autres facteurs peuvent aussi faire grimper la facture, comme le choix des essences de bois, l’aménagement intérieur ou les équipements choisis : chauffage au gaz, panneaux solaires, pompes à chaleur, récupérateur d’eau de pluie...

Moins chères qu’une maison traditionnelle, les tiny houses séduisent différents types de publics ayant du mal à accéder au circuit traditionnel du logement, notamment les étudiants ou des personnes qui n’ont pas les moyens de se loger après un changement de vie plus ou moins brutal (comme une séparation matrimoniale ou un licenciement), mais aussi des personnes âgées.

Dans ce cas précis, pas question de mezzanine : « Nous construisons actuellement pour un client âgé une tiny house entièrement de plain-pied, sur une remorque de 8,40 m de long. », nous informe ainsi André Daniel, d’Euro Tiny House. Verra-t-on bientôt l’arrivée de villages du troisième âge en tiny house ?

 

Une assurance tiny house économique et pratique

En plus du faible prix des tiny houses, ces petites habitations sont assez simples à assurer. L’assurance d’une tiny house peut être double : lorsqu’elle roule, elle doit être assurée comme une caravane ou par l’assurance automobile du véhicule qui la transporte. Lorsqu’elle est posée, elle doit être assurée via une assurance mobil-home ou habitation classique.

Tiny house

Où peut-on installer sa tiny house ?

En France, il n’existe pas encore de législation spécifique pour les tiny houses qui sont considérées comme des remorques immatriculées. Elles peuvent par conséquent être installées sur n’importe quel terrain, à condition d’en être propriétaire ou d’avoir l’autorisation du propriétaire de s’y installer.

Attention, en cas d’installation d’une tiny house sur un terrain privé : même si en théorie, la mairie ou la préfecture ne peuvent l’interdire, cette installation peut se heurter à plusieurs obstacles. En premier lieu, les règlements de copropriété de certains lotissements qui interdisent la présence de caravanes et de tiny houses. Par ailleurs, la principale difficulté consiste à relier sa tiny house au réseau d’électricité et l’évacuation des eaux usées au tout-à-l’égout. Le dépôt d’une demande préalable de raccordement auprès de la mairie sera dans ce cas nécessaire.

Des démarches administratives que n’auront pas à effectuer les propriétaires de tiny houses qui ont choisi de privilégier la vie en autonomie, avec des panneaux solaires, un système de récupération des eaux de pluie filtrées, des toilettes sèches et un système de filtration propre des eaux usées. Celui-ci consiste à filtrer les eaux grises (eaux de vaisselle, douche) grâce à la phytoépuration, généralement assurée par deux bassins de filtration, notamment grâce à des roseaux. Une telle installation doit ensuite en principe être contrôlée et validée par la mairie. De manière générale, les démarches sont facilitées pour les propriétaires, en cas d’installation de leur tiny house à proximité de leur maison, sur leur propre terrain.

L’émergence de villages de tiny house en France

Phénomène qui prend de l’ampleur, les tiny houses voient aujourd’hui l’émergence de nombreux villages dédiés dans certaines parties de la France. Zoom sur ces initiatives économiques et écologiques.

Le Ty Village

Inauguré en septembre 2019 à côté de Saint-Brieuc (22), le Ty Village a été le premier village de tiny houses à voir le jour en France. Une initiative inspirée des États-Unis, que l’on doit à Aurélie Moy, une jeune ingénieure environnement spécialisée dans l’écologie.

« J’avais à ma disposition un terrain familial inoccupé de 3 500 m². En 2017, je me suis intéressé au mouvement des tiny houses. C’était quatre ans après la fabrication de la première tiny house française en baie du Mont-St-Michel. Je savais qu’à Saint-Brieuc, la résidence du campus universitaire était pleine et j’ai tout de suite envisagé de faire un village de tiny houses destiné à la location pour les étudiants. », explique ainsi Aurélie.

Le village accueille aujourd’hui 19 tiny houses, dont les deux tiers sont louées à l’année à des étudiants ou à des personnes qui cherchent à expérimenter ce mode de vie. Les autres résidents sont des jeunes actifs ou des retraités. L’été, les maisons laissées vacantes par les étudiants sont louées, moyennant des montants plus élevés, « ce qui nous permet de garder des loyers raisonnables pendant l’année », explique Aurélie Moy.

L’installation du village a demandé des efforts soutenus à Aurélie : « Pour faire aboutir le projet, il a fallu convaincre les services d’urbanisme de la mairie de Saint-Brieuc. Ce n’était pas évident. J’ai réussi à les convaincre en insistant sur la pertinence du projet, qui allie logement et écologie. Nous avons dû effectuer des démarches administratives, déposer un permis d’aménager... Nous avons été accompagnés par un cabinet d’architectes pour l’aménagement du terrain. »

Ty villageLes tiny houses du Ty Village de Saint-Brieuc, en Bretagne, accueillent principalement des étudiants.

Les autres villages de tiny houses

Certaines villes expérimentent, encore à petite échelle, les villages de tiny houses. C’est le cas par exemple à Viennay (79), où trois familles regroupées en association ont installé leur tiny houses sur un terrain municipal, entre 2020 et 2021.

La ville de Rezé (44), a quant à elle choisit de dédier, à titre expérimental, un terrain d’une superficie totale de 3 660 m² à la réalisation d’un village de tiny houses. Situé aux portes de la métropole nantaise, cet espace accueille depuis l’an dernier quatre mini-maisons pour une durée de cinq à dix ans. « L’idée est de proposer un habitat alternatif ayant un impact plus faible sur l’environnement », explique Anne Bernardeau, responsable Projet foncier et patrimonial pour la mairie de Rezé. « Ce projet a abouti après une recherche de terrains, une étude de faisabilité puis une concertation étroite avec les candidats. La ville a déposé un permis d’aménager le terrain, qui est aussi concerné par une autorisation de stationnement de résidence démontable. »

La municipalité a ensuite procédé à une sélection des candidats sur dossier : « Tous les résidents sélectionnés sont propriétaires de leur tiny house, avec une sensibilité environnementale affirmée. Ce sont des jeunes actifs (30 à 35 ans), qui souhaitaient vivre proche de la nature. Les tiny houses sont assurées et situées sur un terrain boisé, non loin d’un quartier pavillonnaire. Ce village a valeur d’expérimentation, dont nous tirerons le bilan. ». Les habitants ont conclu avec la mairie une convention limitée à 5 ans, renouvelable une fois, et doivent s’acquitter d’une redevance d’environ 230€ par mois.

Pour la mairie, qui ne souhaite pas accueillir d’autres tiny houses pour le moment, l’expérience a valeur de test. « Nous cherchons à développer les espaces communs, afin de favoriser la vie en communauté, notamment pour l’entretien des espaces communs (pelouse, etc.). Nous voulions que ce type d’habitat soit bien intégré au quartier, cette expérience permettra de s’en assurer ». Chaque habitant dispose d’un emplacement de 100 m² par personne et d’un accès à des espaces communs : système de filtration des eaux, potager, composteur collectif... D’autres communes ont déjà̀ fait part de leur intérêt pour ce type de village et l’initiative pourrait bien faire florès.

Tiny House villageLes tiny houses de Rezé, près de Nantes, une expérimentation menée sur plusieurs années par la municipalité.

Organiser son projet de tiny house

Si les tiny houses possèdent de nombreux avantages, il est essentiel de bien préparer son projet avant de s’engager dans un tel mode de vie. Préparation, construction, assurance de votre tiny house… Voici quelques conseils pour bien vous préparer.

Bien préparer son projet en amont

Vous aussi, vous souhaitez vous lancer dans la vie en tiny house ? Avant de sauter le pas, attention à réfléchir soigneusement à l’aménagement de votre maison et en particulier à l’optimisation de l’espace intérieur (disposition des différents éléments, rangements optimisés, choix des équipements...). Un point primordial, comme en camping-car ou en van aménagé, pour une vie paisible dans votre mini-maison. À noter que certains constructeurs proposent un plan avec simulation en 3D de votre futur intérieur.

Avant d’aménager et afin de vous préparer au mieux à un mode de vie plus minimaliste, il peut être bon d’envisager une étape de transition, en emménageant d’abord dans une maison de taille réduite (50 m² maximum par exemple), avant de franchir le pas vers la tiny house.

Écologique, design, originale, avant-gardiste... Il est important de bien connaître ses attentes et ses besoins au moment de la conception de la maison. « Il faut par exemple bien prévoir le nombre de casseroles et de vêtements dont on va avoir besoin », témoigne Aurélie Moy du Ty Village. À vous de penser et dessiner la maison qui vous ressemble. Il ne vous restera plus ensuite qu’à trouver l’emplacement idéal !

Comment assurer une tiny house ?

Bon à savoir

Il existe deux façons d’assurer votre tiny house(1) chez AXA :

  • Lorsque cette petite maison est à demeure, via un Contrat Mobil Home(2) ;
  • Lorsque la tiny house peut être déplacée, via un Contrat Caravane(2). (pour un déménagement réalisé par vous-même par exemple)

(1) Construite par un professionnel et caractérisée par une surface au sol de 10 à 15 m².

(2) Voir détails et conditions sur axa.fr.

* Euro Tiny House est une entreprise installée près de Tarbes (Hautes Pyrénées). Son gérant, issu du milieu de la construction, a découvert les tiny houses en 2017 à Tenerife (îles des Canaries), où il a construit ses premières tiny houses. Aujourd’hui, il commercialise une quarantaine de mini-maisons par an, pour lesquelles il fait fabriquer des remorques en Pologne.

** Els’House est un constructeur alsacien de tiny houses « esthétiques, pratiques et éco-responsables ». Il réalise « des projets sur-mesure, qui associent étroitement le client à la conception, grâce à l’utilisation de la 3D ».

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Visuels : © Shutterstock / ©Ty Village / Mobihouse.fr

Sources et infos : Euro Tiny House / Mobihouse.fr / Els’House / Ty Village