Comment protéger sa moto contre le vol ?
Publié le 18/07/2022• Par Thierry Traccan
La meilleure des réponses pour protéger sa moto contre le vol pourrait être de dire simplement : en souscrivant une assurance adéquate. Pas faux. Plutôt très vrai même. Mais ça, ce sera pour être remboursé de sa moto volée, et non pour éviter son vol. Protéger sa moto contre le vol, c’est multiplier les principes de précaution. Dans ses actes, dans ses choix, et dans les moyens pour les mettre en œuvre. Nous vous donnons ici quelques conseils utiles pour éviter le vol de votre deux-roues.
Multipliez les moyens de protection de votre deux-roues
« Les grandes richesses sont exposées à de grands dangers » est un proverbe qui démontre l’intérêt de bien protéger son deux-roues. Pour cela, multiplier les antivols (homologués, on vous le rappelle) et les moyens de protection. On peut ainsi ajouter à un bloque-disque, un antivol en U ou une chaîne. Ou les trois. Pas forcément facile (notamment pour le transport), mais si vous attachez régulièrement au même endroit votre deux-roues, vous pouvez y laisser une chaîne par exemple.
Attachez la moto à un point fixe avec un antivol
Entravez le mieux possible votre véhicule : choisissez un matériel adapté et dimensionné à votre deux-roues, et glissez votre moyen de protection entre un maximum d’éléments. On ne met pas un U ou une chaîne autour d’une roue seule par exemple, on l’installe en prenant la roue et le bras oscillant à l’arrière, la roue et la fourche à l’avant. Et surtout, dès que l’on peut, on attache sa moto à un point fixe ! Un point fixe offre une garantie supplémentaire, limitant les risques d’enlèvement par portage.
Optez pour une alarme moto
Il existe différents types d’alarmes. Certaines sont autonomes (par des détecteurs de mouvements du véhicule), d’autres couplées à des bloque-disques ou autres antivols. Si rien ne peut garantir la sécurité absolue de votre deux-roues, les alarmes peuvent aider à ralentir l’action des voleurs, agir comme élément de dissuasion et surtout avertir les personnes autour, qu’un vol est en cours. Les alarmes font partie des moyens mis à notre disposition pour augmenter nos chances d’éviter le vol de son deux-roues.
Investissez dans un traceur GPS pour votre moto
La technologie évolue, alors autant l’utiliser. Il existe désormais des traceurs permettant de suivre (via GPS) la position de votre moto sur votre smartphone, tablette ou ordinateur, et ce, même dans un sous-sol. Alors évidemment, l’utilité de ces matériels ne devient effective qu’une fois votre moto volée… La trace qu’elle laissera vous permettant de savoir où elle se trouve. Très utile pour renseigner les forces de l’ordre, l’idée du traceur est de faire en sorte de ralentir au maximum l’action des voleurs professionnels. De nombreux matériels existent sur le marché, avec abonnement ou non.
Trouvez le bon endroit pour attacher votre deux-roues
Il y a des endroits où les voleurs se risqueront plus que d’autres. Gardez à l’esprit que les voleurs n’aiment pas être dérangés…
Garez votre moto dans un endroit de passage, mais pas dans le passage
On évite donc les lieux mal éclairés, les zones reculées, les endroits où il n’y a pas de passage. On privilégie à l’inverse ceux où ça circule, où il y a de la vie, ceux qui permettent de garer son véhicule en retrait par rapport à la chaussée (ce qui évite là aussi qu’une camionnette se gare juste devant et fasse son affaire avant de repartir avec votre moto chargée à l’intérieur).
Changez régulièrement l’endroit de stationnement de votre deux-roues
Si changer d’endroit de stationnement ne concerne pas le voleur occasionnel « tombant » par hasard sur votre moto, ça gênera le travail des bandes organisées qui, méthodiquement, repèrent leurs proies. Si vous changez la proie potentielle de nid, vous vous donnez une chance de plus. À condition que les autres nids soient aussi sécurisés.
Attachez votre moto, même dans les parkings intérieurs…
Si vous bénéficiez d’un lieu fermé comme un parking intérieur, vous devrez toujours prendre la peine d’attacher votre véhicule. Les voleurs paradoxalement aiment bien les parkings (bien moins s’ils sont gardés et surveillés H24), ça leur donne un certain confort et beaucoup de tranquillité pour opérer, surtout la nuit. Donc dans un parking « public », on redouble d’attention au moment d’attacher son véhicule. Ce n’est pas parce que votre moto est au sec qu’elle est à l’abri.
… Et dans les endroits fermés
Dans un box fermé, là encore, on prendra la peine d’attacher son deux-roues. Bloqué par votre voiture, ce sera une sécurité supplémentaire, même si le risque pourra être qu’ils détériorent votre voiture pour la déplacer et libérer l’espace nécessaire à leur intervention. Mais un box privatif et fermé vous permettra d’avoir installé préalablement un matériel (barres / points fixes) capable de vous offrir un ancrage de qualité.
Choisissez le bon point d’ancrage
Le bon point d’ancrage est une condition essentielle pour limiter les risques puisqu’une majorité de vols se font par enlèvement. On parle de 9 vols sur 10 ! Arrivant en bande, les voleurs portent et chargent les deux-roues convoités dans une camionnette, leur laissant ensuite tout le temps de démonter chaînes ou bloque-disques. Gardez à l’esprit que les voleurs aiment (et ont surtout besoin) d’agir vite, tout ce qui les ralentira est bon pour votre deux-roues.
Optez pour une moto « passe-partout »
La première des précautions pourrait être de choisir comme deux-roues motorisé un modèle qui n’est pas recherché par les voleurs. Le risque étant moindre alors, puisqu’une moto classique attiserait seulement la convoitise d’un voleur de circonstances, cherchant, par exemple, un véhicule pour rentrer chez lui…
À l’inverse, certains modèles sont la cible de bandes organisées, des structures professionnelles maîtrisant le vol mais aussi le recel, soit du véhicule complet, soit d’une revente en pièces détachées. Forcément, si votre moto fait partie de cette catégorie, vous allez devoir redoubler de vigilance et multiplier vos actions pour mettre le plus possible en sécurité votre véhicule.
Vol de moto : attention au bike jacking
Redoublez de vigilance
Comme s’il ne suffisait pas de s’appliquer à bien garer et bien attacher son deux-roues - mais aussi rouler en faisant attention au respect du code de la route et aux actions des autres usagers pour rester en sécurité - voilà que maintenant il est important de surveiller ses arrières, et ses côtés, pour éviter de se faire agresser et dérober son véhicule.
Là on entre dans une nouvelle dimension, il ne s’agit plus seulement de voler une moto seule, garée, mais de la voler en agressant son conducteur (et éventuellement son passager). Une pratique heureusement peu répandue mais qui existe toutefois. Alors, même quand on roule, on fait attention !
Tenez-vous prêt à réagir
En fonction des heures de la journée, et de la dangerosité connue ou supposée de l’endroit, on redouble de vigilance. Évitez les itinéraires douteux, et si vous êtes contraint de les emprunter, alors on surveille ses rétros, on se méfie aux intersections, aux panneaux de stop et aux feux rouges… On se met en position de toujours pouvoir redémarrer, sans se bloquer derrière le pare-chocs d’un véhicule par exemple, en patientant au feu rouge en conservant la première enclenchée, prêt à redémarrer si les circonstances l’exigent, et que les conditions le permettent.
Coupez le contact et couchez la moto
Si vous vous faites appréhender, et que vous en avez le temps, coupez le contact de votre moto. Et si votre moto démarre avec un transpondeur, éloignez-vous-en rapidement afin que le voleur se retrouve au guidon d’une moto aphone. Et si vous roulez sur un gros cube, gros et très lourd qui plus est, couchez-le si vous en avez le temps. Pas sûr que l’agresseur connaisse les méthodes pour relever une moto de plus de 250 kg.
Votre sécurité reste la priorité
Enfin si les choses tournent mal, ne mettez pas votre intégrité physique en jeu plus que nécessaire, encore une fois, vous êtes assuré.
Le vol moto lors de la revente
Ne faites pas venir un inconnu chez vous, sauf si votre chez vous ressemble à une citadelle dont il ne saura pas possible de s’enfuir. Préférez un lieu qui accueille du monde pour faire la transaction, tel un parking public, dont les passants pourront dissuader le vol de votre moto.
Restez attentif à l’identité de l’acheteur
Méfiez-vous des faux documents d’identité que le supposé acheteur pourrait vous laisser avant de partir essayer la moto « juste pour écouter le bruit et voir si les vitesses passent bien » et de l’entendre s’éloigner, définitivement, au loin.
Vérifiez les moyens de paiement
Ne prenez jamais de chèque d’un particulier (sauf après avoir vérifié l’identité du signataire et obtenu la validation de la solvabilité par ladite banque), méfiez-vous des faux chèques de banque (on vérifie là aussi auprès de l’organisme bancaire qu’il a bien édité le chèque). Si vous êtes payé en espèces, entre particuliers le montant ne pourra – légalement – pas excéder 3 000 €. On vous invite là aussi à faire vérifier, avant de valider la transaction, les billets par un professionnel (banques, magasins).
Méfiez-vous également des faux ordres de virement : une escroquerie qui se répand et qui vise à faire apparaître pendant quelques heures sur un compte bancaire la somme correspondant à la transaction (voir plus pour appâter le vendeur) avant qu’elle ne s’efface, comme par magie.
Pour conclure, voici les éléments à retenir pour protéger votre moto du vol :
- Multipliez les systèmes de protections (antivols, alarmes, traceurs),
- Accrochez votre deux-roues à un point fixe,
- S’il n’y a pas de point fixe, garez votre véhicule dans un endroit capable d’entraver l'action des voleurs (en retrait de la route, coincé entre d’autres véhicules, etc.) et bloquez les trains mobiles avec vos antivols,
- Gardez à l’esprit que les voleurs ont horreur du monde, de l’exposition (c’est donc sous les projecteurs que l’on gare sa moto),
- À l’arrêt sur son véhicule, on reste vigilant (attention au bike jacking),
- Faites graver/tatouer votre deux-roues, il sera plus facilement identifié et il pourra refroidir les ardeurs des voleurs qui auront bien du mal à le revendre en pièces.