La SNSM, anges gardiens de la plage jusqu’au large

16/01/2024

On ne leur prête pas toujours attention, mais ils sont pourtant présents sur l’ensemble des littoraux français, métropolitains et ultramarins, pour porter assistance en cas de besoin, sur terre comme en mer. Les bénévoles de la SNSM sont les anges gardiens des plaisanciers et des vacanciers. Plus qu’un bénévolat, c’est un véritable engagement qui les implique dans ces missions de sauvetage, parfois au péril de leur vie.



exercice d'hélitreuillageExercice d'hélitreuillage

Qu’est-ce que la SNSM ?

La Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) est créée en 1967, de la fusion de deux structures de sauvetage préexistantes, La Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN) et les Hospitaliers Sauveteurs Bretons (HSB). La nouvelle structure doit répondre de manière plus efficace aux besoins sur l’ensemble du territoire français. Reconnue d’utilité publique dès 1970, la SNSM a pour vocation de secourir toute personne en danger en mer et sur les côtes, en France métropolitaine et en Outre-mer. Il s’agit de la seule structure capable d’intervenir 24 heures sur 24 et 365 jours par an sur l’ensemble du littoral français, depuis la plage jusqu’au large.

Les sauveteurs en mer de la SNSM réunissent aujourd’hui pas moins de 9 000 bénévoles. Il s’agit d’hommes et de femmes de plus en plus jeunes, majoritairement actifs, de moins en moins souvent issus des professions maritimes (environ la moitié) et désormais souvent enseignants, artisans ou encore professionnels de santé, qui se forment aux procédures de sauvetage. Les personnes bénéficiant de l’intervention des bénévoles sont principalement des pêcheurs, des plaisanciers, des pratiquants d’activités nautiques et des millions d’estivants.

Le SNS 708 et la SNS 209 sortant du port du TréportLe SNS 708 et la SNS 209 sortant du port du Tréport


Trois axes d’intervention pour la SNSM

Sauver des vies

Les bénévoles interviennent de la plage jusqu’au large : la surveillance des plages et les missions de sécurité sont assurées par les nageurs sauveteurs et le sauvetage au large est réalisé par les sauveteurs embarqués, qui opèrent de plus en plus souvent de façon coordonnée.

Former pour sauver

En plus du compagnonnage toujours important, plus de 900 formateurs bénévoles forment les sauveteurs au Pôle national de formation (PNF) à Saint-Nazaire et dans les 32 centres de formation et d’interventions (CFI) basés partout en France.

Prévenir les risques et sensibiliser

La SNSM déploie de nombreuses opérations de prévention et d’information auprès du grand public, sur les risques liés à la fréquentation du littoral et les bons gestes à adopter.


Comment fonctionne la SNSM ?

Les Sauveteurs en Mer

Les sauveteurs en mer de la SNSM sont le premier maillon de la chaîne des secours en mer. Ils accomplissent plus de 50 % des interventions au large, coordonnées par les CROSS (Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage), les autres interventions étant assurées par les pompiers, la gendarmerie maritime et d’autres services de l’État.

En 2022, 14 000 personnes ont ainsi été soignées dans les postes de secours en été et près de 10 000 secourues en pleine mer.

Les sauveteurs embarqués assurent le sauvetage au large.

Répartis dans 208 stations de sauvetage le long des littoraux, les sauveteurs embarqués interviennent en moins de 20 minutes, sur engagement des CROSS. Ils se tiennent prêts à porter secours 24 heures/24 et 7 jours/7, par tous les temps et le plus souvent jusqu’à 20 milles de la côte (environ 37 km).

Bénévoles SNSM

Les nageurs sauveteurs

Les nageurs sauveteurs de la SNSM assurent le sauvetage sur le littoral

En été, les nageurs sauveteurs ont pour mission de surveiller les baignades dans la zone des 300 mètres à partir du littoral et de prodiguer les premiers soins sur les plages. Durant toute l’année, ces bénévoles sont rattachés à un centre de formation et d’intervention afin de poursuivre leur formation continue et de participer à des missions de sécurité civile. Et lors de la période estivale, ils sont détachés auprès des municipalités qui les rémunèrent pour assurer la sécurité sur les plages.

Comme pour toute activité en lien avec la prévention et la sécurité, le sauvetage en mer n’est pas sans danger, en particulier en période de mauvais temps ou par mer agitée.

Et bien que les sauveteurs en mer n’aient que très rarement à déplorer d’incidents engageant la santé ou la vie de ses bénévoles, les interventions restent toujours un moment imposant la plus grande vigilance. Cette même vigilance à laquelle Bruno Wojciechowski, Responsable du CFI de Vendée, invite les vacanciers, même pendant le moment de détente des vacances : L’été notamment, on s’aperçoit qu’il a des relâchements sur le respect des vitesses règlementaires et des distances de sécurité dans les chenaux. La mer n’est pas une piscine. Il y a des courants, les fonds sont instables, de nombreuses activités différentes se pratiquent dans un espace commun, il faut être vraiment prudent et ne pas outrepasser sa compétence car on peut le payer cher.

Il précise aussi : Il y a beaucoup d’incidents l’été qui pourraient être évités en restant vigilant et respectueux de la réglementation. Quand on manœuvre des bateaux ou qu’on pratique de la bouée tractée, il y a des règles de base à respecter. Je pense au coupe-circuit notamment, qui stoppe automatiquement le moteur si le pilote tombe à l’eau. Si malheureusement, en mer, vous vous faites surprendre par une vague et que vous tombez à l’eau, sans coupe-circuit le moteur risque de vous passer dessus.

Plusieurs sauvetages, parfois difficiles ou mouvementés, ont marqué l’histoire de la SNSM. On retiendra la solidarité des habitants de Dieppe en 1922 qui a permis de sauver la majorité des naufragés d’un harenguier s’échouant à quelques centaines de mètres du port. Mais aussi le naufrage historique de La Mauvaise en 1968, où le canot de la SNSM sauve onze équipiers du liberty ship panaméen Azuero dans l’estuaire de la Gironde.

Les sauveteurs en mer

Comment est financée la SNSM ?

Si l’association ne cesse de se perfectionner et se professionnaliser, elle reste confrontée à de nombreux enjeux de modernisation et de développement, afin d’assurer la sécurité des sauveteurs et la pérennité du modèle bénévole. Son budget de fonctionnement repose en grande partie sur des fonds privés (72 % de ses ressources), provenant essentiellement de la générosité du public et des entreprises. Celles-ci participent à l’acquisition et à l’entretien de la flotte de sauvetage et des infrastructures, à la formation des sauveteurs ou encore à l’achat de leurs équipements et matériels. Le reste de ses ressources (28 %) provient de subventions publiques.

À travers le projet « Cap 2030 », la SNSM entend améliorer la formation des sauveteurs, l’évolution des équipements de sécurité, le renforcement du soutien aux structures locales bénévoles, ainsi que la modernisation et le renouvellement de la flotte de sauvetage.

Pour cela, la structure a besoin du soutien de tous pour continuer à accomplir grâce à ses bénévoles une mission de service public au bénéfice de tous. Pour soutenir la SNSM, vous pouvez faire un don ou un legs (en partie déductibles de l’impôt sur le revenu), ou simplement acheter des produits dérivés sur la boutique en ligne de la SNSM.


La SNSM en quelques chiffres :

  • + de 12 000 interventions
  • + de 32 000 personnes prises en charge
  • + de 1,1 million d’heures de bénévolat
  • + de 210 000 donateurs

(chiffres 2022)

Le saviez-vous ?

Depuis son obtention du label de « Grande cause nationale » en 2017, la SNSM organise tous les ans, le dernier week-end de juin, les Journées nationales des Sauveteurs en Mer, afin de développer sa notoriété, faire de la prévention auprès de la population et fédérer les bénévoles avant la saison estivale.

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Visuels : © Léo Joachim, Julien Mauceri, Dominique Féron, Chloé Fournet, Arthur Mulier, Stéphane Lagoutte/MYOP - SNSM