Circuit des Remparts d’Angoulême 2022

04/10/2022 Par Igor Biétry

Circuit des Remparts d’Angoulême 2022 : In vivo avec François Allain et Susie, l’Austin Seven.

Dimanche 18 septembre – 7h00

Il fait nuit et pourtant on sent partout la fébrilité dans la ville. L’air est frais, on respire ! Les contrôleurs sont déjà à pied d’œuvre, les palabres et les mauvais coucheurs n’ont pas encore entamés les sourires de ces hommes et femmes de l’ombre. La garde rapprochée de Jean-Marc Laffont court déjà dans tous les sens pour faire vivre le Circuit des Remparts. Ils ont les traits tirés les bougres et le palpitant fébrile. C’est le grand jour. Ils se débattent contre toutes les adversités d’une année sur l’autre pour faire en sorte que leur circuit vive et fasse briller les couleurs de la ville d’Angoulême à travers toute l’Europe. Aujourd’hui, tout doit être parfait.

Me voici près de mon petit bolide, aligné avec ses frères comme à la parade. Veillée d’armes pour ces grognards mécaniques prêts pour cette nouvelle campagne. Cette Austin Seven gracile et désuète, va affronter les remparts angoumoisins. Stéphane a bien pris soin d’elle. Il a veillé sur cette trapadelle, comme on veille sur sa grand-mère de 94 ans ! Je le soupçonne même de lui parler… Vianney, qui a confectionné la « robe de bal », de tôle et de lin de cette voiture, a mis sa plus belle cotte blanche pour rendre hommage aux mécanos de l’époque. Alain, a quant à lui fourbi ses plus fins pinceaux pour donner du pep’s au maquillage de la petite anglaise. Enfin, François aura la délicate mission de la conduire et surtout de nous la ramener saine et sauve. Je suis heureux de voir ces quatre-là dans l’antichambre de la course, au petit soin pour notre AQPS. Car tout à l’heure, les Remparts se transformeront en arènes. Saint Christophe ne va pas chômer !

Dimanche 18 septembre – 14h30

Le cœur haletant, je vois passer François au volant de Susie sous le drapeau à damier. Le petit 4 cylindres a tenu et aucune roue n’a tenté de fuir le châssis, qui ne s’est pas cassé en deux, bref… Ils sont entiers et c’est bien là l’essentiel ! Les essais matinaux n’avaient pas été si mauvais accrochant à un moment un 17e temps sur les 23 voitures en pistes. Lors du 5e tour, je vis sur mes écrans de contrôle de commentateur, que la petite voiture était arrêtée et rangée au virage de Fangio. Aïe ! C’est la loi de la course, mais j’y tiens à cette petite voiture et j’espérais que la panne n’était pas trop grave : moteur, boîte, pont… Qui sait ? Heureusement, rien de tout cela. François a pu profiter d’un tour sur le plateau du camion de dépannage pour admirer de plus haut la vue des remparts et les deux mécanos, Stéphane et Vianney trouvaient vite la panne. Un simple câble dessoudé au niveau du contact, autrement dit, rien du tout.

Conduisant prudemment et ayant cette connaissance parfaite des voitures anciennes, François obtint donc une 17e place sur les 18 voitures au départ de la course. Quant à moi, si je ne l’ai pas dit 100 fois je ne l’ai pas dit une seule, « pourvu qu’il ne me casse pas l’auto ! », le public peut en témoigner, je l’aime cette petite voiture !

Dimanche 18 septembre – 21h

Les guiboles douloureuses, les reins en compote et le cœur rempli, je profite de ce merveilleux couché de soleil sur la route retour en Charente Inférieure, en écoutant un standard de Blackberry Smoke. Le Circuit des Remparts d’Angoulême a vécu sa 50e édition et quelle édition ! Une affluence record, des courses toujours aussi spectaculaires et surtout cette incroyable ambiance dans les paddocks et plus généralement dans toute la ville. Nous avons coupé les micros, mes deux compères Roger, Jean-Luc et moi sur un spectacle enthousiasmant et terrible, celui de la course au patronyme évocateur : Plateau Jean-Pierre Beltoise.

Terrible, parce qu’un novice du circuit, un véritable virtuose, donnait la leçon et devait légitimement sortir grand vainqueur de sa joute contre la Diva ex-Just Jaeckin. Un départ canon, un virage Carnot avalé sans coup fait rire et une avance qui ne cessait de croître au fil des tours. Imbattable, rien ne pouvait remettre en cause une victoire assurée pour Raphaël… C’était sans compter sur cet « attardé », qui le bloqua dans le décor permettant à la Diva de remporter son 12e titre sans gloire…

Retenir seulement ce fait de course serait faire offense à tout l’incroyable travail réalisé par l’équipe de Jean-Marc Laffont. Cette 50e édition restera un repère d’excellence. Demain, ils seront déjà à pied d’œuvre pour 2023. On a hâte !

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Visuels : © GT Dream - Gérard Gaud