Classic Days : Le retour aux affaires

Le 29 et 30 août derniers, des amateurs en provenance de toute la France se retrouvaient dans la Nièvre pour la grande messe des Classic Days. Se faufilant à travers toutes les interdictions et annulations, les Classic Days ont tenu le choc et ont bien eu lieu après leur report de mai à fin août . « Nous tenions absolument à le faire, même si les restrictions sont nombreuses et l’opération très couteuse pour les organisateurs que nous sommes. Mais notre métier est avant tout de faire plaisir aux gens. Nous sommes ravis de voir que nous avons pu ouvrir les portes de cet événement qui nous tient tant à cœur. Madame la préfète est venue constater que nous mettions tout en place pour faire en sorte que les choses se passent dans les meilleures conditions possible. » me confiait Benoit Abdelatif, le patron.

Les Classic Days, c’est avant tout un rassemblement de passionnés qui, répartis en plusieurs plateaux, peuvent profiter de séances de roulage libre sur le fameux circuit nivernais. Un village de commerçants et d’annonceurs offre une animation directement dans les stands et le paddock tandis qu’une série d’invités de prestige fait la joie du public lors des séances de dédicaces mais aussi de démonstrations sur la piste.

Cette année, Henri Pescarolo, qui est un habitué, retrouvait la March 721 du team Williams-Motul, la Formule 1 qu’il pilotait lors de la saison 1972. 48 ans plus tard, grâce à Richard Mille, le propriétaire de la voiture aujourd’hui, « Pesca » reprenait la piste et faisait « chanter » le 3 litres Cosworth de la plus belle des façons. Parmi les invités, Ari Vatanen qui bien qu’il soit aujourd’hui un ambassadeur BMW, était accompagné, grâce à l’Aventure Peugeot, par deux voitures qui ont particulièrement comptées durant sa carrière. La 405 T16 Grand Raid, autrement dit, la voiture avec laquelle il a remporté le Paris-Dakar, il y a tout juste 30 ans et la 405 T16 « Pikes Peak » du nom de la plus fameuse course de côte américaine. C’est en 1988, qu’Ari réalisait le record de la montée. Il faudra attendre 1994 pour que Rob Millen fasse mieux avec une Toyota Celica. Humaniste reconnu, Ari Vatanen est un homme particulièrement attaché à répondre aux sollicitations du public. Il a enchanté les visiteurs par sa disponibilité.

L’ambiance aux Classic Days est particulièrement sympathique puisque le public a accès à tout. Il est dans les stands avec les pilotes, de façon libre et montre aussi qu’il sait être respectueux. J’étais très heureux de pouvoir réaliser des interviews de ces pilotes accompagnés par Jacques Laffite et Alain Ferté devant les fans. Si on connaît évidement très bien la carrière de Laffite, on sait moins qu’Alain Ferté, outre le fait d’être un garçon avenant et particulièrement sympathique, est un pilote qui compte 14 participations aux 24 Heures du Mans. Il fut recordman du tour en 1989 avec la Jaguar du Team Tom Walkinshaw Racing. Membre du team Sauber Mercedes en 1991, et poleman, lui et ses coéquipiers restèrent 21 heures en tête de la course avant d’abandonner sur casse moteur.

Sur les parkings aussi la fête est intense puisque certaines voitures sont venues par la route pour retrouver les « potes ». Triumph, Honda, Datsun, Mercedes, Wartburg, Fiat, Porsche… La liste est tellement longue. Pour les plus anciens, l’ambiance n’est pas sans nous rappeler la grande époque du Grand Prix de l’Âge d’or à Montlhéry avec son incroyable rassemblement de clubs… Cela fait un bail. Là, on a en plus le droit à une parade organisée par Autosur classic qui réunit le plus de voitures possible sur la piste au profit de l’ICM du Professeur Saillant.

Cette année le record n’a pas été battu mais 701 voitures ont joué le jeu. Fort de cette organisation réussie, le prochain rendez-vous de cette belle équipe est programmée à Nogaro les 10 et 11 octobre prochains. L’invité d’honneur est Jacky Ickx et devrait sans aucun doute faire déplacer pas mal d’amateurs !