Odysgo : créateur de rallyes ludiques et personnalisés

Pouvez-vous nous raconter l’origine du projet Odysgo ?

Tout cela remonte à mon intérêt pour l’automobile. Je suis petit-fils d’un concessionnaire Volkswagen, Audi et Porsche du côté de ma mère, et petit-fils d’un concessionnaire Citroën du côté de mon père. Mon arrière-grand-père, lui, était ami avec André Citroën. Enfant, mon père possédait des voitures anciennes – Citroën C6, Jaguar XK140 – et nous faisions régulièrement des sorties en famille. Puis, il y a quelques années, j’ai acheté une Mini de 1966 et j’ai commencé à participer à des rallyes. Cela a ravivé des souvenirs de sorties de ce genre que je faisais avec des amis au Pays basque, à l’aide de roadbooks papier. En échangeant avec des organisateurs, j’ai constaté qu’ils manquaient de temps et de moyens pour générer des roadbooks, trouver des itinéraires et ajouter des éléments ludiques comme des énigmes, pour éviter que la sortie ne soit monotone. J’ai alors commencé à me poser des questions, et un soir, je me suis mis à réfléchir à une application qui pourrait résoudre ces problèmes.

D’où vient le nom Odysgo ?

Le « Odys » fait référence à L’Odyssée d’Ulysse, et le « go » évoque l’idée de voyage et de découverte.

Quel est le principe de l’application Odysgo et comment fonctionne-t-elle ?

L’objectif est de pouvoir organiser, en un clin d’œil, un rallye ludique et interactif. Je connais plusieurs organisateurs et présidents d’associations qui renoncent à organiser des sorties, faute de temps. Odysgo leur simplifie la tâche en générant automatiquement un itinéraire et en y intégrant des énigmes culturelles, le tout sous forme d’un jeu. L’application permet de définir un point de départ et un point d’arrivée : vous choisissez la distance souhaitée, et un algorithme génère automatiquement un itinéraire en privilégiant les routes secondaires. En discutant avec des organisateurs, j’ai constaté que beaucoup souhaitaient éviter les autoroutes pour profiter de routes plus « bucoliques ». Par défaut, l’application exclut donc les autoroutes, mais cette option peut être désactivée. Ensuite, l’application va puiser dans une base de données d’énigmes. Elles peuvent être non géolocalisées (des questions de culture générale, d’art, d’automobile, etc., placées aléatoirement), ou géolocalisées (des questions liées aux lieux traversés, comme des monuments ou des événements historiques). Lorsque vous atteignez un point défini, un pop-up s’affiche avec une question à choix multiple. Vous avez quatre propositions, dont une seule est correcte, et vous savez immédiatement si votre réponse est juste ou fausse. Odysgo fonctionne aussi comme un roadbook numérique. À mesure que vous avancez, vous pouvez cocher les étapes du parcours.

Comment fonctionne le système de points et le classement ?

À chaque bonne réponse on gagne des points, et on en perd en cas d’erreurs. Si j’ai une voiture ancienne, je gagne des points. À l’inverse, si j’ai une voiture moderne, j’en perds, parce qu’elle est forcément plus plaisante à conduire : il y a une direction assistée, un GPS… Alors qu’avec ma vieille Mini, je suis à 20 km/h dans les montées, je me fais presque doubler par les vélos ! Le jeu intègre aussi une mécanique de pénalités : si vous vous perdez et roulez plus que la distance prévue, vous perdez un point par kilomètre supplémentaire. Vous pouvez aussi « appeler la carte » si vous êtes perdu, mais cela vous coûtera des points, un peu comme un joker dans l’émission Qui veut gagner des millions ? L’idée d’Odysgo m’est aussi venue d’une sortie où l’organisateur s’était trompé dans le calcul des points sur son fichier Excel. Or, tout le monde veut savoir immédiatement qui est premier et qui est dernier ! Avec l’application, ce problème est réglé : le classement se met à jour en direct et chacun peut voir sa position à tout moment.

Comment avez-vous financé votre projet ?

L’intégralité du projet a été financé sur fonds personnels, déjà plus de 100 000 €, et je cherche désormais des investisseurs pour préparer les prochaines versions de l’application. Je ne connaissais pas l’univers des startups et je dois dire que c’est une vraie nébuleuse. Je n’ai pas encore le discours du startuper qui va vendre du rêve avec son projet. Mon avocat m’a d’ailleurs dit : « Vous êtes plutôt un patron qui a lancé une startup, et qui la voit comme une entreprise. Qui souhaite éviter les découverts et les plantages. »

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

L’algorithme a été le plus gros défi. Il fallait éviter les routes interdites, les impasses… et j’ai parfois terminé dans un champ ! Cela a nécessité de nombreux ajustements, d’où ces trois années de développement avant d’aboutir à une première version fonctionnelle.

Qu’est-ce qui fait la particularité d’Odysgo, par rapport aux autres applications de ce type ?

Aujourd’hui, ce concept n’existe pas. Il y a de nombreuses applications qui mettent à disposition, de façon gratuite ou payante, des itinéraires. Mais ce sont toujours les mêmes parcours et les mêmes énigmes. Je voulais quelque chose qui soit dynamique. Que l’on puisse définir son point de départ et d’arrivée, et que le parcours et les énigmes puissent changer à chaque fois.

Quand l’application sera-t-elle disponible ?

Elle l’est déjà ! J’ai été un peu poussé à la mettre en ligne rapidement pour obtenir des retours utilisateurs, et ils sont très positifs. Sans communication particulière, Odysgo compte déjà 170 participants et une quinzaine d’associations.

En savoir plus sur l’application : Odysgo - Vos trajets en voiture avec des énigmes et anecdotes