Restaurer une moto ancienne, à chacun son projet

Publié le 01/06/2021 Par Igor Biétry

Nous sommes tous tombés sur une annonce ou devant une moto qui nous a rappelé notre enfance ou un fantasme issu des pages glacées d’un magazine. Entre se dire « j’adorerais » et « je me lance », il n’y a qu’un pas ! Voici quelques conseils pour éviter que le rêve ne tourne au cauchemar…

Le but est de choisir exactement celle qu’il vous faut et avec laquelle vous allez filer le parfait amour, de façon durable. L’idée étant de ne pas se lancer dans un projet irréaliste et au bout du compte décevant. Acheter une moto de collection, c’est avant tout une histoire de coup de cœur.

C’est donc à ce moment précis que se font les plus grosses bêtises ! Les divorcés savent de quoi je parle ! Et oui, quand on croise pour la première fois le regard de celui ou celle qu’on désire on se dit que ça va être facile et pour la vie ! Je parle de moto bien sûr… Vous aurez beaucoup à gagner en faisant un point précis sur ce dont vous disposez avant de vous lancer.

Les quatre données fondamentales sont : le budget, les compétences techniques, l’outillage et le temps à passer. À partir de là, vous pouvez définir quel type de moto vous conviendra dans le domaine de l’ancienne. Qu’importe qu’elle soit routière, sportive ou tout terrain. À ce stade, c’est la même chose pour toutes les catégories. Par définition, la moto de collection est une moto obsolète autrement dit qui ne dispose plus d’un service après-vente dédié. Les pièces ne sont plus fabriquées par les constructeurs et toutes celles qui manquent impliqueront des recherches qui peuvent parfois être fastidieuses voire vaines et des reconstructions souvent onéreuses. Procurez-vous Le Guide du collectionneur moto aux éditions LVA dans lequel vous retrouverez les adresses de tous les pros et clubs de la moto de collection. Parce qu’un petit coup de téléphone ou un mail permet parfois d’éviter bien des erreurs. Pour les motos les plus anciennes, celles qui ont été construites avant les années 30, la problématique essentielle est la rareté des pièces détachées. Je reste évidemment dans les considérations globales et à propos de marques répandues. Leur technique est relativement simple et leur restauration n’implique pas de connaissances trop poussées. En revanche, elles ne sont pas fiables et impliquent un entretien de tous les instants, mais elles offrent un dépaysement à nulle autre pareil. Les marques Terrot, Gnôme & Rhône, Magnat-Debon, Peugeot, Motobécane et Motoconfort sont de bonnes bases pour commencer.

Il existe de nombreux spécialistes en France et pas mal de sociétés proposent des refabrications de pièces. À l’exception de certains modèles, normalement vous ne devriez pas être trop perdu. Avec ces motos, il y a deux politiques : les laisser dans leur jus, autrement dit faire le minimum de restauration afin qu’elles fonctionnent avec des éléments de sécurité en bon état ou les restaurer intégralement. Attention, pour la 2ᵉ solution à trop en faire, certains ont perdu le charme et le réalisme de leur machine.

Pour les motos de la fin des années 30 jusqu’aux années 60, les choses se compliquent parce que la production principale se situait majoritairement hors de nos frontières. Les anglaises sont mythiques, les allemandes plutôt fiables, les américaines plus rares et donc plus chères. Les pièces existent, certaines sont refaites, ce sont des motos qui sont déjà plus « utilisables » mais qui demandent un soin particulier en matière d’entretien. Elles sont généralement les plus recherchées et donc moins bon marché. Notons au passage que les motos « néo-rétro » que nous proposent les constructeurs aujourd’hui, sont réalisées sur la base esthétique de ces motos. C’est un signe.

Des années 1970 à 90, il y a des icônes particulièrement recherchées qui disposent de pièces et de tout un réseau de spécialistes : Honda Four, Yamaha XT, BMW GS et autre Suzuki RM… Attention pour les moutons à cinq pattes en revanche. Plus c’est rare, plus ça se complique et la cylindrée ne fait rien à l’affaire.

Toutes ces considérations sont je le concède bien matérialistes et une madeleine de Proust restera une madeleine de Proust. J’aurais mauvaise conscience si je ne vous avouais pas que pour ma part… Je n’applique aucuns des critères énoncés ci-dessus : Je craque d’abord et je me pose les questions ensuite… Passion, quand tu nous tiens !

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