Conseils pour rouler de nuit à moto

Publié le 12/04/2022 Par Thierry Traccan

Roulage nocturne à moto : on pourrait croire qu’il s’agit d’une action anodine. Mais rouler de nuit au guidon d’un deux-roues motorisé ne l’est jamais. Jamais. Dans un environnement où par nature la visibilité est limitée, il est à la fois important d’optimiser au maximum sa vision, mais aussi de veiller à se rendre toujours visible des autres. Et puis, toutes les nuits ne sont pas noires de la même façon, ni pareillement humides, ou froides... Rouler de nuit à moto, c’est l’obligation de mettre tous ses sens en éveil, en redoublant de vigilance, afin de conserver au fond de soi bien allumées ces petites lumières d’alerte qui vous aideront à traverser ces quelques heures opaques. Voici nos conseils pour sécuriser vos conduites nocturnes en deux-roues.

La nuit à moto : soignez l’éclairage de votre deux-roues

Des feux en bon état

C’est un peu la base. Mais on oublie parfois la base. Vérifiez donc le bon fonctionnement de vos optiques, et nettoyez-les régulièrement ! Des éclairages qui à la longue, et sans coup de chiffon régulier, s’encrassent, se ternissent même. Vérifiez aussi le bon état de vos clignotants, et de vos feux en général, notamment du feu stop qui peut donner une indication (vitale pour vous) à celui qui vous suivrait d’un peu trop près et qui n’aurait pas vu que vous étiez en train de freiner… La nuit, c’est évidemment le moment de plus de fatigue, donc, tout ce qui peut être souligné comme information (changement de file, de direction à une intersection, arrêt à venir, etc.) doit l’être. De nuit, on surjoue sa partition, pour éviter toutes fausses notes.


Des commandes d’éclairages maîtrisées

Au-delà de vos faisceaux lumineux qui doivent être en parfait état de fonctionnement, il est important d’apprendre à bien maîtriser les commandes d’éclairage (ce qui inclut les clignotants) de votre moto. Identifiez-les de jour, et faites en sorte que le cheminement de vos doigts sur les commodos pour décider des différentes actions devienne naturel. Il y a encore bien trop de commandes qui ne sont pas rétro-éclairées, et donc invisibles de nuit ! Un moment bien galère si vous ne maîtrisez pas « au toucher » le fonctionnement de vos commodos. On ne comprend d’ailleurs toujours pas pourquoi le rétro-éclairage des commandes n’est pas obligatoire…


Des phares bien réglés

Apprenez à régler vos phares (qui doivent être ni trop haut, ni trop bas), et changez potentiellement la puissance de votre matériel si vous êtes amené à rouler régulièrement de nuit. N’oubliez pas qu’à moto la vue c’est la vie, et ça vaut autant pour l’empreinte que votre silhouette laisse dans la circulation que par l’efficacité de votre éclairage pour fendre la pénombre.

Pour rouler la nuit à moto, soyez visible !

Optez pour des vêtements réfléchissants…

C’est tellement logique qu’on l’oublie. Ou qu’on décide, parfois par coquetterie, de ne pas y souscrire. Mais la nuit, sur la route, dans le halo des phares, la coquetterie n’a pas sa place. Et ce sont bien les vêtements lumineux qui mériteraient de prendre toute la leur. On évite donc autant que possible les casques noirs, les blousons noirs, les pantalons noirs, les sacs à dos noirs... Pour parer au plus pressé, et au plus efficace, le gilet jaune que l’on a caché sous sa selle ou plié façon portefeuille dans la poche intérieure de son blouson, et bien de nuit, avec une visibilité nulle ou en tout cas largement dégradée, on le déplie et on le porte. Ce n’est pas un prix d’élégance que l’on vise à cet instant, et de toute façon, depuis l’habitacle de leurs voitures battues par la pluie, il n’y a aucun membre du jury pour vous évaluer. Donc on la joue pragmatique, efficace, et en mettant de la couleur on gagne en sécurité. Un équipement à quelques euros qui améliorera considérablement votre visibilité. À adopter systématiquement.


…et autres accessoires lumineux

Vous pouvez aussi opter pour des marques qui développent des matériels spécifiques pour améliorer la visibilité (sur le casque, les vêtements, la moto) pour mieux signaler votre présence. Tout ce qui permettra d’être mieux vu sera de toute façon bénéfique pour la sécurité de celui qui adopte ces éléments. Une sorte de lapalissade, mais si ça peut vous éviter d’y être projeté, sur la palissade…

Prudence et vigilance sur les routes la nuit à moto

Un casque moto adapté

Pour les garder grands ouverts, et surtout opérationnels, encore faut-il que vous puissiez bénéficier d’une vision claire. Pour cela, le choix des écrans est primordial. En effet, à combien d’entre nous est-il arrivé de se retrouver « piégé » par une nuit qui tombe alors que notre intégral était équipé d’un écran fumé, ou iridium… Un grand moment de solitude que cette vision largement altérée, et l’obligation absolue de réduire sa vitesse de façon drastique et conjointement, d’ouvrir son écran pour récupérer une vision plus claire. Si votre casque est équipé d’un écran solaire rétractable, alors pas de problème à priori, l’écran clair principal (on ne le change pas celui-là pour un élément plus foncé) faisant le boulot. Mais si votre intégral ne possède pas ces petites « lunettes », alors veillez à emporter avec vous un écran supplémentaire, adapté à la luminosité ambiante. Deux écrans en somme, que vous prendrez la peine d’intervertir au moment voulu.
L’autre solution (proposée par certains fabricants) réside dans le choix du montage d’un écran photochromique qui s’adapte en temps (quasi réel) à la luminosité ambiante. L’écran teinté sous le feu des rayons du soleil redevenant clair à peine pénétré dans un tunnel. Un « outil » deux en un très pratique.


Optimisez votre vision

Conserver les yeux grands ouverts, c’est aussi indispensable pour évaluer la situation qui nous entoure. Et la nuit, par nature, parce que nous ne sommes pas des animaux adaptés pour bien y vivre, notre vision est altérée. Il faudra donc redoubler de vigilance pour discerner les pièges tapis dans l’obscurité. Des obstacles tombés sur les voies, une chaussée dégradée, une adhérence rendue précaire par du liquide (gasoil au hasard), des gravillons…
La nuit, le risque d’accident est deux fois plus élevé que le jour, d’où l’obligation de garder de la mesure et de se mettre encore bien plus en protection que de jour, d’abord en adaptant de manière drastique sa vitesse.

Études à l’appui, on estime qu’un conducteur à la vision parfaite se retrouve avec une vision dégradée de nuit, équivalente à celle d’une personne légèrement myope. Avec une vision « façon tunnel », portée essentiellement vers l’avant, la nuit altère à la fois les notions de relief mais aussi de profondeur de champ. Il devient alors très difficile d’apprécier les vitesses et les distances. Des indications oh combien capitales quand il s’agit de conduite.

Redoublez de vigilance par temps de pluie ou de brouillard de nuit

En plus des (gros) problèmes de visibilité que l’on rencontre par temps de pluie ou de brouillard, ce brouillard qui colle à l’extérieur de l’écran et cette pluie qui parvient à s’immiscer à l’intérieur, s’ajoutent de vraies galères dues à l’adhérence précaire qui accompagne le plus souvent ce genre de conditions. D’autant qu’avec la nuit, les températures chutent. Il est alors impératif de réduire sa vitesse pour aborder ces conditions le plus sereinement possible.

Si vous connaissez le trajet, et que vous l’appréhendez avec prudence, connaître les lieux sera un avantage. Vous connaissez en effet le grip des différents virages, les pièges majeurs, la dangerosité potentielle des courbes, la qualité de la chaussée... L’expérience est un avantage dont il faut se servir pour augmenter sa mise en sécurité. À contrario, la découverte d’un endroit par temps de brouillard, de pluie, et de nuit, doit vous imposer d’augmenter votre mise en sécurité. On ne joue pas, on ne pilote pas, on conduit juste, et tranquillement.

La nuit à moto, méfiez-vous de la faune sauvage

Évidemment, on ne sera pas vraiment concerné en ville. Quoi que… Mais à la campagne, on a l’habitude de se méfier de la nuit, mais également de ce moment entre « chien et loup », quand le jour n’est pas complètement tombé, ou pas totalement levé. Les animaux ont une vie nocturne occupée, et c’est la nuit que l’on voit les sangliers fouiller de leurs museaux les bas-côtés des routes, les chevreuils, renards, blaireaux, les traverser.

Pour limiter les risques de collision, quand la voie est libre, on doit prendre l’habitude de rouler au milieu de la route. Cette position laisse le temps (en tout cas permet d’en gagner) de réagir si dans le faisceau extérieur des phares on aperçoit un animal en train de s’engager sur la route.

L’expérience fait aussi que l’on se méfiera davantage en empruntant une route encaissée, bordée de bois ou cernée de taillis, qu’au moment de circuler sur une route traversant un champ moissonné où les phares perceront l’obscurité et balaieront bien plus loin que les bas-côtés pour vérifier de l’absence d’animaux dans les parages. Une histoire de bon sens en somme, quand on ne voit pas, on ne roule pas.

Être vu et bien voir, une évidence peut-être quand on parle sécurité, mais un objectif dont il faut se rapprocher le plus possible pour traverser au mieux la nuit sur sa moto. Des conditions par nature difficiles qui peuvent s’appréhender avec un certain plaisir, voire un plaisir certain, quand on respecte certaines règles. Celle qui gouverne par-dessus tout, et à qui on doit témoigner encore plus de respect que par temps clair, se résume en un mot : prudence. Vous avez désormais les clés pour rouler de nuit en toute sécurité.

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