Road trip moto au Moyen-Orient : Jour 1, Aqaba et la Révolte Arabe

Publié le 27/04/2022 Par David Dumain

Après deux nuits à Amman et une nuit à Aqaba, la nouvelle aventure de Sylvain Tesson et de ses compagnons peut enfin commencer lorsqu’ils prennent possession de leurs motos, bloquées pendant deux jours en raison d’interminables tracas administratifs, les immatriculations françaises posant des problèmes inédits aux services des douanes.

Les trois Yamaha Ténéré 700, pensées comme leur nom l’indique pour le désert, se dirigent illico vers le fort d’Aqaba, construit par les Mamelouks au XVIᵉ siècle sur les ruines d’un autre fort érigé par les Croisés.

Bombardé par la flotte anglaise durant la célèbre bataille d’Aqaba menée en 1917, le fort est en partie détruit, mais la prise d’Aqaba fait partie de la légende de celui dont les aventuriers suivront les traces durant ce périple oriental : Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie.

Celui-ci décrit, dans l’ouvrage qu’il rédigea à son retour en Angleterre, le rôle-clé d’Aqaba dans cette « guerre dans la guerre » qui se déroula durant le premier conflit mondial : « La valeur particulière d’Aqaba pour les Turcs était que, quand ils le voudraient, elle pouvait constituer une menace sur le flanc droit de l’armée britannique. À la fin de 1914, leur haut commandement avait pensé en faire sa route principale vers le Canal de Suez (…). Les Arabes avaient besoin d’Aqaba ; premièrement pour étendre leur front, ce qui était leur principe tactique, et deuxièmement, pour établir la liaison avec les Britanniques. (…). De mon point de vue, si la révolte n’atteignait pas le champ de bataille principal contre la Turquie, elle devrait confesser son échec et rester le spectacle annexe d’un spectacle annexe. J’avais prêché à Fayçal, depuis notre première rencontre, que la liberté se prenait, ne se donnait pas. »

La ville d’Aqaba entretient le souvenir de cette bataille-clé dans la Révolte Arabe, remportée le 6 juillet 1917 par les troupes de Lawrence face à l’armée ottomane, avec un gigantesque mât au sommet duquel flotte le drapeau de la Révolte Arabe, et non celui de la Jordanie. Edifiée en 2004, cette hampe de drapeau culminant à 132 mètres au-dessus de la mer est la cinquième plus haute hampe du monde ne bénéficiant pas de haubans et peut être vue d’Israël, d’Egypte et d’Arabie Saoudite.

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