Quitter la monotonie pour la route, le pari réussi de Lilia & Valentin

Publié le 23/06/2025

Passionnés de voyage, Lilia et Valentin sont deux voyageurs nomades qui vivent à l’année à bord de leur van. Ils partagent leur quotidien et leur passion à plus de 450 000 amoureux de la route et d’évasion sur les réseaux sociaux et sur Lirvanha, leur blog voyage. Popularisé par la crise de la Covid-19 et facilité par les nouvelles habitudes de travail à distance, le mode de vie nomade séduit encore aujourd’hui, toujours plus de personnes. Le couple de voyageurs se confie sur son choix de vie et nous livre ses conseils pour sauter le pas !

Lilia et Valentin
Le couple de voyageurs nomades à bord de leur Renault Trafic.

Début de la passion pour le voyage

Bonjour à tous les deux, pouvez-vous nous dire à quand remonte votre passion pour le voyage ?

Valentin : Ma passion pour le voyage est née en 2017 lors de mon année passée en Australie. J’y avais acheté un van et j’ai adoré l’expérience. À mon retour, avec Lilia on souhaitait partir en Nouvelle-Zélande. Alors, en 2020, en pleine crise de la Covid-19, on a acheté un van déjà entièrement aménagé, un Toyata Hiace de 1992, et on a concrétisé ce projet. De retour en France, on a aménagé notre propre van, un Renault Trafic de 2014 et on a poursuivi notre voyage à travers l’Europe. C’est là que tout a vraiment commencé, avec nos réseaux sociaux et cet esprit vanlife, que l’on adore tant.

Et toi Lilia, est-ce que voyager était déjà une passion avant de rencontrer Valentin ?

Lilia : J’avais toujours en tête de suivre le parcours que mes parents m’avaient conseillé : obtenir un bac+5. Je me disais qu’à l’obtention de mon diplôme, je prendrais une année de césure et je partirais. Je gardais malgré tout dans un coin de ma tête le voyage en van, alors quand Valentin est rentré d’Australie et qu’il m’a proposé de partir avec lui en Nouvelle-Zélande en van, c’était un grand oui ! Cette expérience est un succès, puisque cela va faire cinq ans maintenant que l’on vit huit à neuf mois par an dans notre van.

Pourquoi avoir fait le choix de ce mode de vie ?

V. : Pour moi, c’est une question de simplicité. Le van, c’est un peu comme un escargot : on voyage avec notre maison sur le dos, on ne réfléchit pas à ce que l’on doit emporter et chaque jour, on a un nouveau jardin, un nouvel endroit où s’arrêter. Ce que j’apprécie le plus, ce sont les rencontres et les souvenirs partagés avec les locaux et d’autres voyageurs.

L. : Il y a aussi le goût de la liberté, le fait de pouvoir se déplacer comme on le souhaite. Voyager en van, c’est également faire un gain de temps et d’argent en s’évitant la recherche et le coût d’une chambre à l’hôtel, par exemple.

Lac Limmernsee
Le lac Limmernsee vu d’en haut, lors d’une pause suisse bien méritée.

Souvenirs du premier voyage

Quels souvenirs avez-vous de votre premier voyage à bord de votre véhicule ?

L. : J’avais adoré, j’ai la banane rien qu’en en parlant (rires). Le voyage en Nouvelle-Zélande m’a ouvert les yeux sur ce que je voulais faire plus tard, il m’a permis de grandir. Quand on est parti, j’avais 22 ans et c’était la première fois que je partais aussi longtemps, aussi loin. Beaucoup d’événements ont fait de ce voyage une expérience exceptionnelle, et cela a augmenté mon envie de continuer à explorer. Il y a eu quelques problèmes, notamment un accident, mais ils étaient minimes comparés à la beauté des paysages, aux moments incroyables que nous vivions et à la liberté que nous ressentions.

V. : Le premier souvenir qui me revient, c’est le moment où on ouvrait le coffre et qu’on avait une vue unique sur les montagnes et la mer. Cette sensation d’indépendance était incroyable. Et on a cette chance de pouvoir partager ce mode de vie à deux !

Comment s’est passée la transition entre la vie sédentaire et la vie nomade ?

L. : Je me reposais beaucoup sur Valentin, car il avait déjà voyagé en Australie pendant un an et il connaissait bien les codes. Donc, je n’avais pas trop d’appréhension, je me laissais guider. J’ai surtout été inquiète de devoir quitter nos familles et nos proches pendant une si longue période. Mais selon moi, tout le monde devrait faire ça au moins une fois dans sa vie, vivre cette expérience. Un jour ou l’autre, il faut sortir du nid. Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas le faire à l’autre bout du monde.

les Tre Cime di Lavaredo
Prendre le temps d’admirer les Tre Cime di Lavaredo, situés à 3 000 m d’altitude dans les Dolomites

Le quotidien de nomades sur la route

Votre compagnon de route se prénomme Manou, pourquoi avez-vous choisi ce véhicule ?

L. : En maori1, « manu » ou « manou » signifie oiseau, et c’est pour nous, le symbole du voyage et de la protection. Pour nos trajets, on a choisi un van plutôt qu’un camping-car, car ce type de véhicule correspondait davantage à notre mode de voyage. Valentin et moi préférons l’aventure, l’indépendance, et les spots en pleine nature, en dehors des grandes villes. La taille du van a un impact sur l’accès à certaines régions, notamment sur la côte ouest de la France, alors acquérir un petit van nous permettait de pouvoir nous déplacer et de stationner plus facilement. Et financièrement, à notre retour de Nouvelle-Zélande, il ne nous restait pas énormément d’argent, alors ce véhicule était pour nous la meilleure option.

Comment décririez-vous le van parfait ?

V. : Je pense que le van idéal serait un peu comme le nôtre : il est passe-partout et sait se faire discret. C’est le van parfait pour les voyageurs qui prennent la route quelques week-ends par an.

L. : Le van parfait va dépendre des besoins et des objectifs de chacun. En ce moment, notre objectif est de changer pour un modèle plus grand, dans lequel on peut se tenir debout. Le confort devient important quand on passe neuf mois de l’année dans son véhicule. Avec ce changement, on sera certainement plus limités dans nos déplacements, mais cela nous incitera à sortir des sentiers battus. En termes d’aménagement, je conseillerais d’avoir une cuisine intérieure lors des temps pluvieux, d’installer des toilettes sèches et, pour nous, le chauffage a été d’un grand réconfort lorsque les températures extérieures ont chutés.

Comment gérez-vous la sécurité en van ?

L. : Avant de partir en tour d’Europe, on savait qu’on allait passer pas mal de temps en Italie, où les cambriolages sont fréquents. J’ai effectué des recherches et j’ai trouvé une entreprise allemande, Thitronik, qui propose un système révolutionnaire : si une personne vole notre van, on peut suivre sa position GPS en temps réel et même arrêter le véhicule à distance. L’entreprise nous a d’ailleurs installé une alarme sur le véhicule. J’ai voyagé seule plusieurs fois et je me suis toujours sentie en sécurité.

V. : Leur système est en effet incroyable, il fonctionne grâce à une puce connectée au relais du démarreur qui nous permet de couper le moteur à distance. Il y a aussi des capteurs magnétiques sur toutes les portes, si quelqu’un tente de les ouvrir ou de casser une fenêtre, l’alarme se déclenche. Heureusement, cela ne nous est jamais arrivé.

Quels sont les défis majeurs que vous rencontrez dans la vanlife ?

L. : Le défi principal, c’est la pluie. L’année dernière, on avait prévu de voyager en Allemagne du sud et en Autriche pour nos collaborations commerciales, mais on a dû annuler à cause de la pluie incessante. On a fini par changer de pays et voyager en Italie, où il faisait beau. C’était bien plus agréable !

V. : Il y a aussi la question de la douche. Se doucher, quand il fait froid, c’est parfois un peu difficile. On a su trouver quelques astuces : on se rend dans les piscines municipales ou dans les salles de sport. La plupart du temps, ils nous autorisent à prendre une douche chaude pour une somme modique.

Lilia et Valentin sur le van face à la fôret

Les spots à découvrir

Vous partagez avec votre communauté de passionnés des paysages impressionnants. Quel endroit vous a le plus marqué ?

V. : On a eu un gros coup de cœur pour les Dolomites, des montagnes au nord de l’Italie. C’est grandiose, il y a de grands lacs, tout est vraiment incroyable. C’est notre meilleur roadtrip, et c’est celui que notre communauté a le plus apprécié. En septembre, on a également découvert les paysages vastes du Canada et c’était tout aussi époustouflant.

L. : S’il fallait refaire un roadtrip à l’infini ce seraient soit les Dolomites, soit la Suisse. C’est pour cette raison qu’on y retourne chaque année !

Vous êtes plutôt mer, campagne, forêt ou montagne ?

L. : Je pense qu’on est devenus de vrais amoureux de la montagne. Nous sommes tous les deux nés à la campagne dans des régions assez plates de l’ouest de l’hexagone. Et, après avoir découvert les paysages montagneux et toutes les activités qui y sont associées, notre cœur a commencé à fortement et naturellement se tourner vers la montagne.

Se lancer dans la vanlife

Quels sont vos conseils pour transitionner vers un mode de vie nomade ?

L. : Avant de se lancer, il est important de bien choisir le véhicule qui convient. L’idéal est de commencer par la location afin de tester plusieurs options : un van, un camping-car, un fourgon, un camion, un 4x4 ou même une voiture aménagée. C’est essentiel de connaître ses besoins et ses objectifs en matière d’aménagement. Nous, au départ, on se déplaçait avec des véhicules qui n’avaient pas été aménagés par nos soins. Grâce à cette expérience, on a pu affiner notre aménagement pour qu’il corresponde à notre style de vie. Je conseillerais également de ne pas voyager trop loin dès le premier roadtrip. Il y a souvent des petits couacs sur la route, surtout si l’aménagement du van est récent. Être proche de chez soi permet de réajuster les choses plus facilement.

Comment financez-vous votre vie en van ?

V. : Lilia et moi-même sommes à la fois créateurs de contenus, photographes et vidéastes pour des marques. On crée des publicités pour les sites web ou les réseaux sociaux de nos clients et on a une partie « influence » où ils peuvent faire appel à nous pour avoir de la visibilité sur nos plateformes. Ce n’est pas frappant, mais la vie en van n’engendre pas énormément de coûts, mis à part les assurances, l’eau et les consommables. À nos débuts, on arrivait à vivre avec environ 800 euros par mois à deux.

L. : Il existe plusieurs métiers, aujourd’hui, qu’il est possible d’exercer en van. Ce sont principalement des métiers autour du digital, des emplois saisonniers ou encore des contrats d’intérim. On a eu l’occasion de rencontrer des tatoueurs en van ou des webdesigners. De notre côté, avant de se lancer, on travaillait tous les deux, que ce soit en été, en alternance ou en PVT2 quand on a voyagé en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’objectif, à chacun de nos voyages, était de revenir avec autant d’argent qu’on en avait au départ. Au début, Valentin faisait de l’intérim et travaillait dans le secteur du bois. Mais au bout d’un moment, on s’est rendu compte que ce mode de vie, ne fonctionnait pas avec notre désir d’évasion. Il fallait trouver quelque chose de plus adapté et c’est à ce moment que je lui ai proposé que l’on s’associe et qu’on travaille à 100 % sur la route.

Quelle est pour vous l’erreur à ne pas commettre en van ?

L. : L’erreur classique concerne le choix du spot pour dormir le soir. Il est conseillé d’arriver tôt afin d’éviter de passer énormément de temps à chercher un endroit où s’arrêter. Avec Valentin, on a des spots pré-enregistrés sur Google Maps que l’on échange avec nos amis, ou grâce à des applications. En Suisse, on utilise PlaceToBee, une application qui nous met en relation avec des agriculteurs qui prêtent un morceau de terrain en échange de l’achat de leurs produits, le tout avec une vue incroyable.

V. : On utilise aussi l’application Park4Night, qui est très populaire en France et en Europe. C’est une application communautaire sur laquelle on peut consulter les commentaires d’autres utilisateurs afin de savoir si un endroit est bien ou pas, ou encore s’il est légal ou non.

Un van en bord de merL'intérieur d'un van

L’avenir en van aménagé

Quels endroits prévoyez-vous de visiter en 2025 ?

V. : Cette année, nous avons décidé de retourner dans les Dolomites et en Suisse, peut-être en automone. On prévoit aussi de retourner dans le sud de la France, et éventuellement visiter l’Espagne et le Portugal. Pour finir notre tour d’Europe, nous aimerions aussi explorer les pays du Nord.

Et dans quelques années, prévoyez-vous de poser vos valises ou de continuer ce style de vie ?

L. : À terme, il est possible qu’on souhaite un peu plus de stabilité. Actuellement, on gagne notre argent grâce aux contrats, mais ce n’est pas toujours prévisible, et cela peut être stressant. On aimerait éventuellement diversifier nos activités pour avoir quelque chose de plus stable et sédentaire. Il est donc probable que l’on se déplace un peu moins à un moment donné, mais on continuera toujours à garder un van et à voyager, même si ce sera moins fréquent et pour une période plus courte.

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1 Maori : Langue polynésienne parlée par les Maoris, peuple autochtone de Nouvelle-Zélande.
2 PVT : Programme Vacances-Travail.

Visuels : © Lilia Renault – Valentin Bastard / © [Instagram : @lilia_rt] – Tous droits réservés