Véhicules de loisirs : un marché qui garde la cote

02/10/2023

À la veille de l’ouverture de la 57e édition du Salon Des Véhicules De Loisirs, qui se tient cette année au Parc des Expositions de Villepinte du 7 au 15 octobre 2023, Hervé Gautier, Délégué Général de l’UNI VDL (syndicat des Véhicules de Loisirs) fait le point sur le marché des camping-cars, vans et fourgons aménagés.



Hervé Gautier

Êtes-vous un adepte du camping-car, à titre personnel ?

J’ai voyagé de nombreuses années en camping-car, en France et à l’étranger. Le gros avantage du voyage en camping-car c’est que mes enfants étaient bien plus calmes lors des trajets (Rires). Certes ils continuaient de se chamailler, mais étant donné que le véhicule est plus haut qu’une voiture, ils avaient davantage de visibilité et ça les occupait bien. On entendait donc moins souvent la ritournelle : « Papa, quand est-ce qu’on arrive ? »… Pour moi, le voyage en camping-car était une vraie semaine de vacances. C’est plus facile de voyager ainsi et cela reste des moments inoubliables pour toute la famille : c’est ce qui rend le camping-car assez magique.


Concernant le marché des véhicules de loisirs (VDL), si l’après-Covid a entraîné une explosion des ventes, le nombre d’immatriculations est en baisse depuis deux ans. Comment expliquez-vous cela ?

Pour bien analyser la tendance des immatriculations, il faut prendre un peu de recul et se placer sur le temps long. Effectivement, le Covid a bouleversé les statistiques, mais si l’on prend la période 2015-2022, on compte tout de même plus de 40 % de camping-cars neufs immatriculés, ce qui fait en moyenne +5 % d’immatriculations de camping-cars neufs par an. L’année 2021 était exceptionnelle, avec 30 000 VDL vendus. Un engouement qui s’explique par la recherche de liberté et de sécurité sanitaire lors de la période post-Covid. Mais finalement, on reste sur une tendance positive, car si on fait abstraction de l’année 2021, la progression des ventes est bien réelle sur la période récente, entre 2020 et 2022. Donc on voit que l’intérêt du camping-car progresse en France et en Europe, et ce pour le marché du neuf et de l’occasion.

Tableau immatriculation camping-car
(source : UNI VDL)


Selon vous, est-ce que l’inflation des prix des VDL est à l’origine de la baisse des ventes ?

Depuis le Covid, l’inflation progresse et le prix de vente des véhicules neufs a augmenté. L’achat d’un camping-car n’est pas anodin, en termes de budget, il constitue la deuxième plus grosse dépense effectuée par les familles après le logement. Malgré les évolutions de prix des véhicules neufs, une gamme de véhicules d’occasion récente permet de répondre aux différents besoins et à tous budgets. Ainsi, nous avons enregistré entre les années 2020 et 2021, 15 % d’immatriculations de camping-car d’occasion en une année. Le marché reste donc très dynamique.


Néanmoins, la France est-elle toujours le deuxième marché du VDL derrière l’Allemagne ?

Depuis quelques années, l’Allemagne représente presque la moitié des VDL vendus neufs en Europe, avec environ 70 000 camping-cars neufs immatriculés à l’année. S’ils sont très demandeurs de ces véhicules, les Allemands rencontrent toutefois un problème d’utilisation, car chez eux, le stationnement n’est pas libre comme en France. Le pays étudie d’ailleurs la création de places de parking pour les camping-cars. La France reste toujours le deuxième marché du VDL mais demeure, il faut le souligner, la première destination des camping-caristes en Europe. Nous avons un pays suffisamment vaste, avec des infrastructures intéressantes pour l’accueil des VDL.


Il y aurait donc suffisamment de parkings pour les VDL en France ?

De nombreux gros spots touristiques, comme le Mont Saint-Michel, sont souvent assez bien organisés pour les camping-cars. La France a d’ailleurs le plus grand nombre d’aires de camping-cars en Europe. Le camping-car est considéré en France comme une voiture particulière, donc son stationnement est généralement autorisé, à l’exception de quelques localités. Les villes ont d’ailleurs tout intérêt à offrir ce genre de services car les touristes camping-caristes ont un pouvoir d’achat non négligeable. D’après une de nos études, ils dépensent environ 38,50 € par équipage et par jour (2 personnes environ), hors carburant et péage.


Quels sont les principaux critères d’achat d’un VDL ?

Il y a plusieurs types d’acheteurs : certains recherchent le confort, d’autres plutôt l’autonomie. Les camping-caristes sont des seniors actifs, d’environ une soixantaine d’années, qui recherchent une plus grande facilité de déplacement sur de longues distances. Les acheteurs de fourgons ou de vans sont généralement plus jeunes. Ils utilisent souvent leur van ou fourgon comme deuxième véhicule de la famille. Le van a un espace plus réduit, avec une réserve d’eau et de gaz réduite. Il est donc privilégié pour des trajets courts, pour environ une dizaine de sorties week-ends par an.

Une homme et une femme qui joue aux cartes dans un camping-car


Le marché du van devient-il plus important que le camping-car ?

En France, le mot « van » englobe la catégorie van et fourgon (à l’origine, la notion de « van » a été choisie pour faciliter les échanges avec nos confrères étrangers). Les vans représentent aujourd’hui 50 % de la totalité des immatriculations en France, alors qu’il y a 5 ou 6 ans c’était plutôt 20 %. Autre phénomène, on constate que de plus en plus de Français partent moins loin, à environ 100 ou 150 km de chez eux, en court séjour. Les principales immatriculations s’effectuent dans l’Ouest et la première destination de France, c’est la Bretagne. Donc nous sommes plutôt sur une découverte de tourisme local et responsable. Ils pratiquent le « tourisme durable », car ils voyagent à proximité, à moindres frais, et consomment peu de ressources naturelles (eau et gaz) au quotidien.


On voit aussi émerger d’autres modes comme les tentes de toit pour voitures. Diriez-vous que ce phénomène fait de l’ombre aux VDL ?

Ces véhicules dits « habitables » ne sont pas homologués comme des camping-cars et nécessitent différents équipements. C’est plutôt un produit d’appel, car ce n’est pas très confortable de dormir dans une toile de tente. Beaucoup de gens recherchent plus de confort et se dirigent donc plus vers des fourgons ou camping-cars. Là où la cohabitation avec les camping-cars ça pourrait poser problème, c’est pour le stationnement près du littoral par exemple, durant les zones de tension estivales. Mais à ma connaissance, une grande majorité des camping-caristes évitent ces zones-là durant l’été.


Êtes-vous confronté aux contestations écologiques ?

Le camping-car est un moyen de voyage qui est excessivement durable si on considère son utilisation dans son ensemble. Le camping-car ne peut pas être comparé à un simple véhicule puisqu’il est utilisé à 80 % comme une maison. Donc à ce titre, certes pendant les 20 % de son utilisation en mode de circulation, il est plus polluant qu’une voiture particulière ou qu’un train. Mais pendant le reste du temps d’utilisation autre, un séjour en camping-car est nettement moins polluant que des vacances dans une maison particulière, puisque le peu de réserves d’eau et de gaz limite la consommation.


Votre communication sur le camping-car citoyen est-elle indispensable pour contribuer à ce que l’image de ce type de véhicule reste positive ?

Le camping-cariste est un peu à l’image de la société, avec des bons et des mauvais utilisateurs de ce véhicule. C’est pourquoi nous avons développé il y a une quinzaine d’année la charte « RESPECT » (Respecter la nature, Éviter les regroupements, Stationner dans des lieux appropriés, Privilégier le commerce local, Être courtois et discret, Communiquer avec autrui, Tenir l’ensemble de ces engagements), qui essaie de promouvoir un tourisme durable auprès des utilisateurs, avec des autocollants à mettre sur les véhicules. Nous rappelons ainsi tout simplement que lors des voyages en camping-car, on doit respecter l’environnement (ne pas jeter ses déchets n’importe où, ne pas faire trop de bruit, acheter local…). C’est tout un état d’esprit citoyen qu’on essaie de promouvoir pour que ça se passe au mieux pour tout le monde : le territoire qui accueille et les gens qui y vont.

En ce qui concerne la conduite, les camping-caristes ont généralement un comportement plutôt prudent et responsable, avec des véhicules relativement sûrs car bien entretenus par leurs propriétaires.

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Le Salon des VDL a accueilli +10 % de fréquentation en 2022. Comment s’annonce cette édition 2023 ?

Le Salon était présent au Bourget depuis 1966. Pour cette édition 2023, en raison d’un évènement sportif international qui se tiendra à Paris l’an prochain, nous avons dû déménager à Villepinte et repousser les dates du salon. Par la même occasion, nous augmentons les surfaces, afin de pouvoir accueillir un plus large public : 52 000 m2 d’exposition, 160 exposants répartis dans deux halls et 85 000 m2 de parking. Et nous retrouverons des acteurs européens réputés qui font leur grand retour sur le Salon cette année. La grande particularité de notre salon est que vous pouvez tester en dynamique les véhicules neufs, qui sont mis à disposition des futurs acheteurs pour des tests routiers. Nous organisons aussi des soirées pour les camping-caristes qui restent le soir. Historiquement on a des visiteurs qui viennent de toute la France. Les animaux de compagnie sont accueillis, on essaie de faire un peu comme à la maison.


Quelles sont les nouvelles tendances ?

Ce qui est formidable avec le marché du VDL, c’est qu’on retrouve des évolutions chaque année. Des implantations optimisées sont introduites pour faciliter la vie à bord. Pour les VDL, des évolutions de puissances et d’agréments de conduites (présence d’aides à la conduite) sont régulièrement proposées. Grâce à toutes ces évolutions, on se rapproche de plus en plus du véhicule particulier en termes de confort de conduite.

Ensuite, on a une recherche perpétuelle de confort de vie à l’intérieur du véhicule, avec de nouveaux équipements intégrés, des réfrigérateurs plus performants… On note aussi des évolutions visant à réduire l’impact environnemental des utilisateurs de VDL.

L'intérieur d'un camping-car


Comme les véhicules particuliers, le secteur des VDL est-il concerné par l’électrique ?

Les châssis électriques ne remplissent pas encore tous les besoins des camping-caristes. Une autonomie améliorée, une miniaturisation des batteries permettront dans un proche avenir de voir circuler des camping-cars électriques. Des infrastructures, des bornes de recharge à destination devront aussi être facilement disponibles. Nous avons bon espoir que d’ici 5 ans, une offre de camping-cars électriques puisse être proposée.

Le Salon des VDL en quelques chiffres

Il s’agit de la plus grande vitrine de véhicules de loisirs en France :

  • 52 000 m2 d’exposition.
  • 85 000 m2 de parking.
  • 160 exposants.
  • 91 000 visiteurs en 2022.

À noter : animaux de compagnie bienvenus.

En savoir plus sur l'évènement : https://salonvdl.com/

Affiche du salon VDL

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* Pour plus d’informations, vous pouvez consulter nos documents d'information et voir les modalités en agence.

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Visuels : © Formatprod