Paul’s Classic Cars : de la passion familiale au succès commercial
Publié le 27/01/2025
Paul Ancelin, fondateur et directeur de Paul’s Classic Cars, est passionné par les voitures de collection depuis l’enfance. N’ayant jamais perdu de vue son amour pour les anciennes, il a fini par en faire son métier. Aujourd’hui, sa concession est devenue une véritable mine d’or pour tous les collectionneurs avec plus de 200 véhicules exposés. Immersion dans l’incroyable univers de Paul’s Classic Cars, soutenu par AXA Passion, où la passion perdure à travers les époques.
Paul Ancelin posant devant sa voiture de cœur, une Austin-Healey, avant une compétition.
Passion Collection, une histoire de famille
Quel a été le point de départ de cette passion ?
J’ai eu la chance de grandir dans cet univers grâce à mon père, un véritable passionné qui avait toujours des voitures de collection quand j’étais petit : une MG et une Austin-Healey. Cependant et contrairement à moi, il n’en a jamais fait un métier. À l’époque, il avait une amie en Angleterre qu’on allait voir presque chaque semaine, car il nous arrivait de participer à des ventes aux enchères et à des rassemblements.
Quelle était la première voiture que vous avez découverte avec votre père ?
La voiture qui a marqué mon enfance est une Austin-Healey. Aujourd’hui, lors de nos compétitions, c’est d’ailleurs avec cette voiture que l’on roule, mais avec un autre modèle, évidemment. C’est une voiture qui me plaît énormément, je la trouve magnifique. À travers elle, je revis beaucoup de souvenirs.
L’Austin-Healey en vedette dans la tente Paul’s Classic Cars.
Y avait-il des rituels ou des moments particuliers ensemble autour des voitures ?
Je me souviens de belles balades, par exemple. Ce sont des souvenirs forts car les voitures de collection ont beaucoup de caractère : elles dégagent quelque chose de puissant car elles ont une odeur et un son qui leur sont propres. Je me rappelle des voitures stationnées chez le garagiste qui assurait leur entretien : on le côtoie toujours trente ans plus tard.
Quelle est la première auto que vous avez achetée ?
La première voiture que j’ai achetée et que j’ai toujours, est une Triumph Spitfire. C’était en 2008 et j’avais 18 ans. Elle valait seulement 1 300 euros et était vraiment en mauvais état. J’ai roulé six mois avec et par la suite, je l’ai restaurée avec des copains. J’ai également fait importer ma première voiture d’Angleterre à ce même âge : une réplique de Lotus Seven.
Quelle valeur pensez-vous avoir reçu de votre père à travers cette passion partagée ?
On a effectivement partagé la même passion, mais jamais l’aspect commercial. Mon papa n’a jamais voulu que je vende des voitures. Il voulait plutôt que je devienne cuisinier (rires) ! Il m’a toujours dit que je ne devais pas mélanger passion et métier, et que mon projet était surréaliste. En 2010, les voitures de collection n’avaient pas autant d’engouement qu’aujourd’hui. Pourtant, j’ai fait tout le contraire !
Pour vous répondre, j’ai reçu de mon papa la valeur du travail, qui est pour moi une valeur importante.
L’équipe Paul’s Classic Cars devant leur impressionnante collection, un temple dédié à la passion des anciennes.
Les trésors de Paul’s Classic Cars
Comment vous est venu l’idée de créer votre entreprise ?
Dès que j’ai eu mon permis, j’ai mis en place mes premières importations de voitures. J’importais, j’immatriculais en France et je revendais. Je prenais un plaisir fou à rouler avec ces voitures. Quand j’étais étudiant, je faisais venir presque une dizaine de voitures par an. Au bout de trois années d’études supérieures en école de commerce, j’ai arrêté ma scolarité. Je me suis dit que si j’arrivais à vendre une ou deux voitures supplémentaires par mois, je pourrais me dégager un salaire. Ensuite, tout est allé très vite.
Il y a 14 ans, à l’époque, le marché était complètement différent d’aujourd’hui : il y avait beaucoup moins de spécialistes, de professionnels et de clients amateurs. J’ai toujours importé des voitures qui n’étaient pas présentes sur le marché français et des modèles beaucoup plus rares.
Pouvez-vous nous présenter Paul’s Classic Cars ?
C’est d’abord une équipe de passionnés. On est dix à travailler ici et tout le monde est vraiment investi dans son travail. Ma mission principale, c’est d’acheter les voitures et de gérer des problèmes quand il y en a. Jean-Baptiste, notre commercial, s’occupe de la vente et Louise au secrétariat, gère tous les dossiers d’immatriculation, les factures, etc. On a aussi un responsable d’atelier et un préparateur qui s’occupent de mettre en valeur nos voitures. Le reste de l’équipe est composé de mécaniciens et de carrossiers.
Aujourd’hui, on a le plus gros stock en France de voitures de collection. Notre travail, c’est aussi d’être le plus transparent possible et de décrire au maximum l’histoire et les caractéristiques des voitures. Acheter des voitures qui ont 50, 60, voire 70 ans, c’est savoir qu’elles ont eu plusieurs vies. Notre but n’est pas de vendre du rêve mais d’informer au mieux le potentiel acheteur.
Nous avons des voitures très belles et très chères, des voitures moyennes avec des prix équivalents et aussi des voitures qui ont besoin d’une grosse restauration, à des prix très bas. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets !
2000 heures de main-d’oeuvre pour cette Porsche 2.0 SWB restaurée.
Quels véhicules incroyables pouvons- nous retrouver dans votre concession ?
Pour certaines personnes, les voitures incroyables sont des modèles atypiques. Dans notre garage, il nous arrive d’avoir des voitures à trois roues. Nous avons aussi des modèles complètement restaurés : comme une Porsche 2.0 SWB pour laquelle il y a eu 2 000 heures de main-d’œuvre de restauration. Je pense aussi aux « néo-rétro », aux voitures produites dans les années 70, s’inspirant du style des voitures des années 40.
Au départ, vous revendiez uniquement des Anglaises, c’est bien cela ?
Tout à fait. Puis, on a eu besoin de faire un peu plus de volume, donc on s’est ouvert aux Américaines et aux Allemandes et on a commencé à y prendre goût. Au départ, je ne connaissais pas vraiment les Porsche. Maintenant, on commence à en avoir pas mal car elles plaisent beaucoup. On a appris à les connaître. On arrive à trouver des voitures des années 70/80 qui plaisent aux collectionneurs actuels car elles sont très roulantes, beaucoup plus facilement que les Austin-Healey des années 50 ou 60 qu’on a l’habitude de vendre.
Aujourd’hui, nous n’avons plus la clientèle de collectionneurs d’il y a 10/15 ans, qui achetaient plusieurs voitures à destination de leur garage pour uniquement les exposer. On a vraiment des clients qui roulent, souhaitant que leur voiture de collection puisse démarrer quand il le faut et puisse parcourir 3 000 kilomètres en une semaine si besoin. Ils souhaitent en profiter pleinement.
Une partie des 200 véhicules exposés au sein de la concession.
À quoi ressemble une immersion dans votre garage ?
Je pense que pour nos clients, notre garage est un autre monde. Ici, il y a beaucoup de décorations d’époque et plus de 200 voitures qui peuvent vite faire perdre la tête. Certains font « wahou » quand ils arrivent, tellement ils sont surpris de voir toutes ces merveilles. C’est assez impressionnant.
L’Austin-Healey avant le départ, sur le mythique Paul-Ricard, au Castellet (83).
Quel modèle rêveriez-vous de conduire ou d’avoir dans votre collection ?
J’adorerais avoir une Aston Martin DB5, la voiture de James Bond ! Mais pour cela, je vais devoir continuer à faire des économies (rires) ! Je suis tombé amoureux de cette voiture lorsque j’ai regardé le film GoldenEye étant petit, avec une magnifique course entre cette voiture et une Ferrari 355. Elle a un look, une ligne particulière, avec une belle mécanique. Pour moi, elle est vraiment très belle. J’ai d’ailleurs encadré une photo du modèle avec l’acteur Pierce Brosnan dans mon bureau.
Un goût prononcé pour les compétitions…
Quelle a été votre première compétition et que pouvez-vous nous en dire ?
Je fais de la voiture sur piste depuis une dizaine d’années. Des roulages plutôt que de véritables courses. La première en voiture historique, c’était en 2023. On a fait une saison complète lors du Championnat de France Historique des Circuits et on a gagné ! Auparavant, j’ai fait du karting, des rallyes en 4x4… J’ai toujours pratiqué le sport automobile, mais en voiture de collection c’est assez récent.
Faire des courses est un vrai investissement en temps pour mon équipe et moi car les circuits sont loin et jusqu’ici, je ne prenais pas le temps d’en faire car je travaillais beaucoup. Je travaille toujours autant, mais je m’arrange pour me libérer : c’est désormais un grand plaisir que je m’offre depuis un an.
Quelle est la course qui vous a le plus marqué et pourquoi ?
Je dirais Le Mans Classic en 2023. Étant l’une des plus grosses courses de voitures historiques au monde, c’est quelque chose d’incroyable à vivre. De plus, c’était pour les 100 ans de l’événement. Je me souviens qu’il y avait beaucoup d’internationaux (Anglais, Américains, Japonais, Chinois, etc.), on roulait jour et nuit avec plus de 80 voitures en même temps. C’était vraiment formidable. On sera de nouveau présent pour l’édition de juin 2025.
Cette année on a vécu d’autres belles expériences : je pense aux courses de Peter Auto en Italie, en Belgique, au Portugal et plusieurs courses en France également. En Italie, ce sont de très bons souvenirs parce que c’était la toute première fois que l’on faisait un championnat d’Europe. Pour résumer, c’étaient des grosses courses avec de grosses structures et de grosses voitures. Impressionnant.
Que préférez-vous lors des compétitons ?
L’adrénaline, et puis quand cela se passe bien, c’est l’aboutissement d’un travail bien fait. Il faut savoir qu’il n’y a pas que le travail du pilote : il y a la voiture, le mécanicien, la personne qui s’occupe de l’assistance sur place… C’est une petite écurie ! Les compétitions, c’est vraiment l’aboutissement de la passion, c’est le graal. Elles nous permettent aussi de rencontrer de nombreux nouveaux clients qui peuvent voir qu’on est vraiment amoureux des voitures anciennes. Ça n’est pas seulement pour faire des affaires, on est avant tout des passionnés.
Qu’avez-vous à nous raconter sur votre compétition du Circuit des Remparts d’Angoulême ?
C’était la deuxième année qu’on participait, à bord d’une MG TA de 1939. Malheureusement, on a eu une panne et on n’a pas pu terminer la course. Tout ça à cause d’une fuite du radiateur, que nous venions pourtant de refaire. Nous l’avons réparé sur place mais il n’a pas suffisamment tenu. C’est un gros enjeu de faire rouler des voitures de course qui ont plus de 80 ans. On a donc laissé le podium à trois Anglais qui étaient plutôt fiers ! Nous reviendrons l’année prochaine, mieux équipés.
Le Circuit des Remparts d’Angoulême, c’est un gros spectacle. Cette course existe depuis 1939, où toute la ville est bloquée pour l’événement. Il faut le vivre pour comprendre.
Avez-vous des anecdotes sur d’autres compétitions à nous partager ?
Les courses sont vraiment synonymes d’imprévus. Lors de la toute dernière course du Championnat d’Europe au Portugal, nous étions premiers du classement avec une toute petite avance. Malheureusement, nous avons cassé la boîte de vitesses 10 minutes avant la fin de la dernière course. Nous avons aussi d’autres histoires, notamment au Maroc lors d’un rallye, où nous avons fait des tonneaux. Nous avons terminé la course avec un 4x4 tordu et une place sur le podium ! Il faut faire avec, cela fait partie du hobby : on sort de notre zone de confort, mais c’est ce qu’on recherche.
MG TA de 1939.
…et une expertise pleinement ancrée
Pouvez-vous nous parler des tendances actuelles d’achat et de location ?
Les locations marchent toujours, mais nous louons principalement pour des mariages. Concernant les ventes, le marché a bien changé ces quinze dernières années. Auparavant, nous avions vraiment un petit milieu de collectionneurs où les passionnés s’occupaient de leur voiture. C’est une période révolue.
Nous avons beaucoup de clients plutôt novices, qui souhaitent s’adresser à des professionnels comme nous, afin d’être rassurés et d’acheter une voiture révisée, munie de garanties. Ce qui se vend aujourd’hui, ce sont des voitures récemment restaurées, plutôt dans la fourchette haute de la cote.
Comment conseillez-vous vos clients lors d’un achat d’une voiture d’exception ?
Nous prêtons tout d’abord attention au budget d’achat, puis, nous nous renseignons sur son utilisation. Ensuite, nous demandons le nombre de places souhaitées et enfin, le budget d’entretien. Acheter une Jaguar ou une Ferrari au même prix, ce n’est pas le même suivi. Le design est aussi très important. Bien souvent, nos clients ont un coup de cœur.
Quelles sont leurs motivations d’achat ?
Certains clients achètent uniquement pour le plaisir, d’autres uniquement pour l’investissement : parfois, plus de 50 voitures.
Que pensez-vous du marché du véhicule de prestige, en particulier suite à la crise sanitaire ?
Nous n’avons jamais autant travaillé que pendant la période de la Covid-19 ! Les personnes étaient chez elles et avaient du temps pour acheter, même à distance, grâce aux photos très esthétiques et détaillées de notre site internet. L’année d’après était également formidable car tout le monde voulait sortir, dépenser son argent et se faire plaisir. Ensuite, les échéances politiques ont quand même ralenti l’activité. Il est très important de comprendre le marché et de le suivre, notamment pour bien gérer son stock.
Comment voyez-vous ce marché d’ici 5 ans à 10 ans ?
Je pense qu’il fonctionnera de la même manière. On a pas mal de clients qui s’inquiètent de savoir si les voitures de collection auront toujours le droit de rouler à cause de la pollution. Heureusement, nous sommes bien protégés par la Fédération Française des Véhicules d’Époque (FFVE), qui a réussi à prouver que les véhicules de collection représentent moins de 1 % de la pollution automobile en France. Toutes les voitures immatriculées avec des cartes grises collection ne sont pas concernées par les zones à faibles émissions. Le gouvernement a enfin compris que c’est un vrai patrimoine qui doit perdurer.
Vu la tristesse du marché des véhicules neufs, j’imagine que le marché des véhicules classiques sera encore meilleur dans les années à venir. De vraies voitures, qui ont une âme et qui nous offrent une grande jouissance.
Visitez le site officiel de Paul’s Classic Cars

Paul’s Classic Cars Competition x AXA Passion
Paul’s Classic Cars Compétition, l’écurie de Paul Ancelin et de son équipe, roule dans différents championnats. En partenariat avec AXA Passion et l’Agence AXA Catherine Tabouret à La Colombe (50), Paul’s Classic Cars Compétition propose à ses clients la location de voitures de courses historiques pour rouler sur des circuits mythiques.
“At Paul’s Classic Cars, we buy, sell and race Classic cars.”
“Chez Paul’s Classic Cars, nous achetons, vendons et participons à des courses de voitures de collection.”

Visuels : © Paul Ancelin