Didier Chamizo, peintre contemporain et motard

Publié le 08/01/2024 Par David Dumain

Si les œuvres de Didier Chamizo sont exposées dans le monde entier, c’est bien dans le Lot que tout a commencé. C’est là où il a grandi et où il nous ramène le temps d’un road trip à moto sur les traces d’autres artistes. Rencontre avec l'artiste, considéré comme l'un des précurseurs du street art en France.

Le Lot, berceau artistique de Didier Chamizo

De son passage dans le département du Lot, Didier Chamizo a laissé plusieurs empreintes notables. D’une œuvre discrète, Impasse de Nadaillac à Cahors, où il a vu le jour, à l’immense fresque sur le thème du vin dans la ville voisine de Douelle, sur les bords du cours d’eau qui a donné son nom au département, le peintre contemporain n’a pas oublié ses racines malgré un parcours mouvementé. L’artiste a passé ses jeunes années en prison après plusieurs braquages, qui l’ont vu devenir l’un des précurseurs de l'art urbain, notamment en couvrant de peintures certains de ses lieux de détention aujourd’hui visités lors des Journées du Patrimoine.

Ami de nombreux artistes, Chamizo a côtoyé Coluche, qui lui a laissé une Yamaha V-max en souvenir, que Chamizo conservait chez son ami Pio Radocchia, concessionnaire de Cahors, et pour lequel, il n’a pu s’empêcher de peindre une Ferrari. Laquelle s’est évidemment retrouvée exposée au Musée Ferrari, avant de revenir dans le Lot.

C’est là, non loin du splendide Pont Valentré, joyau de la préfecture du Lot que nous avons retrouvé Chamizo avec sa V-Max dans la concession « Aux Château du Sud-Ouest », en périphérie de Cahors. À 72 ans, il conserve une énergie et un franc-parler qui a égayé chaque pause lors de notre périple.


« Avec le Supermotard, je me suis bien marré ! »

Tu reviens d’un week-end dans le Lot où tu as sillonné la région de ton enfance au guidon de l’ancienne V-Max de ton ami Coluche. Comment cette moto a-t-elle fini dans ton garage ?

Elle a fini dans mon garage de manière un peu bizarre. C’est toute une histoire qui commence en 1986. À ce moment-là, Coluche, qui était pote avec Jean-Luc Lahaye, veut s’acheter une V-Max. Ils en parlent et se rendent ensemble chez Yamaha. Ils ressortent de la concession avec une V-Max chacun ! À un moment, Coluche est persuadé que celle de Jean-Luc marche mieux que la sienne, il lui colle sa vieille pâte et se barre avec sa moto… et Jean-Luc garde celle de Coluche pendant des années. Je l’ai récupérée il y a quatre ou cinq ans. Bon, y’avait du boulot dessus. Il a fallu refaire l'huile dans la fourche, restaurer les carburateurs. Enfin, tout un tas de trucs. Et c’est un mécano hors pair qui s’en est chargé, Max Palmier, mécano de la concession « Château du Sud-Ouest » à Cahors, la concession de mon pote Pio Raddocchia.


En plus de la V-Max des années 80, il y avait une flotte de Yamaha mythiques lors de ce week-end : TDM 850 des années 90, une XT 600 des années 2000 (Supermotard), une Tracer 900 de la génération suivante et deux Yamaha 700 de la gamme actuelle, ainsi qu’une Ténéré et une XSR. Tu les as toutes essayées. Avec laquelle t’es-tu le plus amusé ?

Avec la Supermotard, je me suis absolument bien marré ! Avec la Tracer 900 aussi, remarque. La Ténéré, c’est sympa mais bon contrairement à pas mal de gens, je n’ai pas de grandes jambes. Moi, tu me mets sur n’importe quelle bécane qui a des roues, tant que ça roule, ça va, mais à l'arrêt, c’est plus compliqué pour manœuvrer des trucs de 300 kilos, maintenant. J’ai aussi essayé la petite, la XSR, un diamant sur ces petites routes du Lot : j'ai pu envoyer un peu. Ça freine parfaitement bien, ça tient la route, ça passe où tu veux, c'est super cool. Mais, si je dois en retenir une, c’est la XT. Ouais. Une légende !

Didier ChamizoTu es à la fois peintre et motard. Comment est-ce que l’on combine les deux ? Qu’est-ce qui nourrit quoi ? Est-ce qu’il existe un lien entre ces activités ?

Dans ma vie, il y a beaucoup de choses, beaucoup d’œuvres, qui font référence à l'univers de la moto. Avant tout parce qu’elle fait partie de mon univers, donc parfois elle se retrouve dans mes tableaux.

Pourquoi ? Parce que j'aime bien ça ! Aussi bien quand je fais des balades, avec juste la route et un gros rétroviseur dans lequel t’as les images qui défilent. Mais aussi le cul sur une moto sur un circuit où je me demande comment je vais faire pour ne pas me casser les jambes à l'arrivée. Quand tu as une machine de 200 chevaux et que tu ouvres les gaz, ça envoie ! Tu vois, une belle courbe à grande vitesse, c'est comme un beau trait sur une toile blanche.

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Visuels : © Yud Pourdieu Le Coz