Road trip moto au Moyen-Orient : Jour 3, Au cœur du désert du Wadi Rum

29/04/2022 Par David Dumain

Parmi les déserts traversés par Lawrence lors de sa campagne guerrière face aux troupes ottomanes, le Wadi Rum revêt une importance particulière, illustrée par le film de David Lean sorti en 1962 et devenu culte avec ses sept oscars.

Si certaines scènes dans le désert ont été tournées près d’Alméria en Espagne, une bonne partie fut tournée sur les lieux mêmes des exploits de Lawrence, le roi Hussein de Jordanie ayant réquisitionné son armée pour filmer les plans avec de nombreux figurants. Les scènes finales ont ainsi été filmées dans le désert du Wadi Rum, à proximité des rochers évoqués par Lawrence dans « Les Sept Piliers de la Sagesse », et notamment la scène du sabotage de la ligne de chemin de fer du Hejaz, dont quelques wagons subsistent.

S’il s’agit du train du film et non de celui attaqué par Lawrence, des archéologues ont découvert en 2016 à Halat Ammar, là où Lawrence raconte l’attaque d’un train, une balle provenant d’un pistolet automatique Colt, seulement utilisé à l’époque par l’officier britannique qu’était Lawrence et par aucun autre des participants à l’embuscade, ce qui tend à authentifier les souvenirs de Lawrence couchés par écrit dans Les « Sept Piliers de la Sagesse » et que certains biographes de l’aventurier anglais avaient remis en cause.

Alors que Thomas prenait quelques clichés des motos devant les trains, à défaut de pouvoir faire des travellings au cœur d’un site protégé depuis 2004, Clément se faisait interpeler par les forces de l’ordre locales, inquiètes de le voir utiliser sa caméra dans cette zone sensible. Ce n’est qu’au terme d’une bonne heure de palabres et grâce au sens de la diplomatie de leur fixeur Mahmud, que les aventuriers ont pu récupérer leur matériel pour immortaliser quelques superbes actions dans les sables du Wadi Rum, merveilleusement décrits par Thomas Edward Lawrence dans « Les Sept Piliers de la Sagesse » : « Dans la matinée, nous nous hâtâmes vers Abou Zereibat, avec le soleil matinal incandescent dans un ciel sans nuages, l’habituel éblouissement qui met l’œil à la torture, et la danse des rayons de lumière sur le sable ou les silex lisses. Notre chemin s’élevait lentement vers une crête de calcaire aiguë, aux flancs érodés, et notre regard balaya une pente de noirs graviers nus qui s’étendait jusqu’à la mer, à environ huit milles vers l’ouest, mais encore invisible. »

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