Road trip moto au Moyen-Orient : Jour 4, La forteresse de Karak, Azraq et les châteaux du désert
Publié le 02/05/2022• Par David Dumain
La nuit suivante, la dernière en Jordanie, était prévue à Amman, la plus grande ville de Jordanie et l’une des plus anciennes du monde à être habitée. Les quelques trois cents kilomètres de route reliant le Wadi Rum à la cité nommée Philadelphia à l’époque romaine et Rabbath Ammon dans la Bible, peuvent s’avaler en un peu plus de quatre heures sur des routes jordaniennes extrêmement bien revêtues, mais plusieurs étapes avaient été prévues par Sylvain Tesson et ses compagnons.
Il était question que les trois Yamaha Ténéré 700 empruntent la Route 35, autrement appelée Route des Rois, connue pour être celle suivie par les hébreux jusqu’à leur Terre Promise. Pas le temps hélas de s’attarder à Madaba, célèbre pour ses mosaïques byzantines et omeyyades, décision est prise de filer jusqu’au célèbre Château de Karak, imposante forteresse construite au 13ᵉ siècle.
À une vingtaine de kilomètres de Karak par la Route 40, on peut admirer les merveilleux Châteaux du Désert construits par les Califes Omeyyades, comme Qusair Amra ou encore Qasr Kharana, mais c’est à Azraq, où un château a été construit sur du basalte noir, que l’équipe fera halte, Sylvain escaladant les ruines, carnet en main.
La structure carrée de la forteresse avec ses murs de 80 mètres de long entoure une cour centrale au milieu de laquelle se trouve une petite mosquée de l’époque Omeyyade. Ce château du désert revêt une importance stratégique pour être implanté au milieu de l’oasis d’Azraq, seule source d’eau douce permanente à 12000 kilomètres à la ronde. C’est au cœur d’Azraq, ancienne garnison turque au XVIᵉ siècle, que Lawrence a établi à l’hiver 1917, son quartier général pendant la Révolte Arabe, son bureau étant installé dans la chambre au-dessus du châtelet d’entrée. C’est aussi à Azraq, situé à une centaine de kilomètres d’Amman, qu’il nourrit le projet de construire un petit aérodrome du désert.
L’équipe ne fera pas la tournée des Châteaux du désert, non pas que Damas, l’étape suivante du périple, soit trop éloignée (à moins de trois heures d’Amman ou des châteaux), mais le passage de la frontière syrienne était redouté par tous. Les immatriculations françaises des motos allaient effectivement poser d’inextricables problèmes, et une bonne douzaine de tampons seront nécessaires pour franchir chacune des étapes qui allait propulser les aventuriers dans le No Man’s Land situé juste derrière la zone frontalière. L’une des rares zones encore rebelles que l’armée de Bachar Al Assad n’a pas prises, mais un accord passé entre les deux parties permet aux rares voyageurs qui s’y aventurent de circuler en toute sécurité une fois la frontière dûment passée… L’arrivée à Damas se fera effectivement sans encombre, mais le spectre de la guerre reste palpable…
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