Basile Buisson, de la transat virtuelle à la course au large

Publié le 28/10/2023

Basile Buisson est le premier navigateur virtuel du jeu en ligne « Virtual Regatta » sélectionné pour prendre part à une course au large en conditions réelles, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Après une préparation de cinq mois, cet officier de marine marchande s’apprête à réaliser son rêve en tandem avec Kieran Le Borgne, un skipper aguerri qui a déjà participé à une Transat Jacques Vabre. Alors qu’il se préparait pour le départ, nous avons demandé à Basile Buisson comment il appréhendait ce grand moment.

Basile Buisson et Kieran Le BorgneBasile Buisson (à gauche) et Kieran Le Borgne.

Comment se sont déroulées vos premières épreuves de sélection en mer ?

À l’issue des différentes épreuves, nous n’étions plus que trois candidats en lice. J’ai été confirmé comme co-skipper de Kieran Le Borgne à l’issue d’une traversée de la Manche à ses côtés de près de 24 heures, aller et retour, vers l’Île de Wight. Avec un vent de 20-25 nœuds et des quarts de nuit, cela a constitué une bonne mise en jambe.

Un mois après, j’ai participé avec Kieran à la 4 Vents Cup, à Brest. Puis nous avons disputé en juillet une épreuve de qualification, la Rolex Fastnet Race, dans des conditions dantesques, au départ de Cowes (Royaume-Uni). Sur 400 bateaux, il y a eu 160 abandons avec au moins un naufrage, dont la plupart dès les premières 48 heures de course...

Nous avons eu de la casse sur le bateau, dont une petite voile d’avant et notre radar, mais nous avons terminé la course ! Une fierté car c’était ma première régate au large et ma première course de plus de deux jours... J’ai également dû passer des tests médicaux comme un test d’effort, par exemple, et effectuer un stage de survie, obligatoire pour tout skipper faisant des courses au large. D’ailleurs ce stage ouvert à tout le monde est vraiment super pour toute personne qui voudrait partir au large avec son bateau.

Basile Buisson et Kieran Le Borgne

Quels sont vos sentiments à la veille de la course ?

Il y a beaucoup d’excitation, j’ai hâte d’être au départ et de vivre ce grand moment ! Passer de la régate virtuelle au réel, c’est complètement fou... J’ai néanmoins encore du travail de préparation à effectuer sur l’eau pour être vraiment à l’aise.


Pouvez-vous nous présenter Eärwen, le bateau de Kieran Le Borgne ?

Avec Eärwen, qui lui appartient, Kieran a déjà participé à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre et à la Route du Rhum. Il s’agit d’un monocoque Class40, équipé très sommairement, pour être le plus léger possible. Il n’y a pas de toilettes à bord, très peu d’équipements...


Comment allez-vous financer cette aventure ?

Nous cherchons toujours à boucler notre budget de 250 000 € qui comprend la location du bateau et l’assurance, le salaire de Kieran, l’entretien, la communication... Nous avons aussi fait en partie appel au crowdfunding, pour associer des gens au projet pour un montant de 10 000 € qui a été atteint !

Basile Buisson et Kieran Le Borgne

Votre expérience d’officier de marine constitue certainement un atout pour cette aventure ?

Je suis lieutenant sur un remorqueur d’assistance en Méditerranée. Mon expérience de la mer me sera en effet très utile, en particulier pour la navigation de nuit, très délicate. En revanche, la course au large est un univers totalement nouveau pour moi. Je suis donc très attentif à bien retenir les précieux conseils de Kieran.


Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre pratique de joueur sur Virtual Regatta ?

Depuis le Vendée Globe 2020, je participais à environ 4 courses par mois. Je joue moins depuis la naissance de mon fils, il y a un an. Virtual Regatta permet de vivre des courses de l’intérieur, comme les coureurs : on subit les vents, on regarde quelle stratégie adoptent les skippers réels sur mer... C’est génial pour ceux qui aiment la mer, mais Virtual Regatta est également accessible aux novices.

On peut inventer des parcours complètement inédits, par exemple en allant chercher des routes jusqu’en Laponie en hiver, ce qui n’est pas possible dans la réalité, à cause des consignes de sécurité données par les organisateurs de course. On peut aussi naviguer dans des mers où les questions de vents sont peu communes, en mer Baltique par exemple.

L’an dernier, j’ai participé à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en virtuel dans les 4 catégories de bateaux en même temps ! Et c’est d’ailleurs en Class40 que j’ai obtenu le meilleur résultat, 58ᵉ sur plus de 55 000 participants.

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Visuels : © Nicolas Touzé

Sources et infos : VIRTUAL REGATTA SAS / Transat Jacques Vabre