Les Coflocs, l’appel de la route
Publié le 02/04/2024
Vous les avez peut-être croisés à Rétromobile ou sur les routes, avec leur combi Volkswagen siglé « Les Coflocs ». Ces deux passionnés de voyage ont réalisé Vanlife, les nouveaux nomades un documentaire qui suscite l’engouement sur la toile, avec près d’un million de vues sur les réseaux sociaux. On y partage l’expérience de vanlifers filmés à l’autre bout du monde. Rencontre avec Florian Mosca et Laurent Lingelser.
Florian Mosca & Laurent Lingelser.
Après une carrière dans le marketing et la communication, Laurent a tout plaqué en 2012 pour faire le tour du monde. À son retour, il rencontre Florian, vidéaste, lors d’un « apéro voyageur », organisé par l’association Les Passeurs d’Aventures. Soucieux de devenir à leur tour des passeurs, ils réalisent ensemble plusieurs documentaires et se spécialisent dans la création de contenus autour du sport et des voyages, pour des marques, des offices du tourisme ou des éditeurs. Ils optent pour le nom de « Coflocs », en référence aux premières lettres de leurs prénoms et au fait qu’ils sont restés six ans colocataires.
Leur motivation : inciter les gens à partir en voyage
Florian et Laurent restent profondément marqués par leurs expériences de vie à l’étranger et leurs nombreux voyages autour du monde. Des expériences et des rencontres qu’ils décident de partager à travers des vidéos et documentaires accessibles gratuitement sur les réseaux sociaux.
« Le voyage m’a transformé, je me suis dit que ça serait génial d’inciter les gens à vivre la même expérience », déclare ainsi Laurent. « Peu importe la manière dont on voyage : en stop, en van, à pied... L’idée est de sortir de sa zone de confort pour aller voir ailleurs ! », ajoute-t-il.
Et ça marche, leurs films suscitent l’engouement auprès d’internautes enthousiastes. « C’est l’effet miroir. En regardant nos films, les gens se disent : « Lui il l’a fait, pourquoi pas moi ? », ajoute Laurent. De nombreuses personnes décident de se lancer dans un tour du monde, d’acheter un van… »
Le sujet de leurs films est le reflet de leur expérience : pour Laurent, des séjours Erasmus, un V.I.E (Volontariat International en Entreprise), puis une expérience d’expatrié à l’étranger. Pour Florian, le déclencheur, ce sera l’Australie. « Je ne savais pas trop quoi faire de ma vie. À 16 ans, j’ai rencontré un Australien qui venait acheter une voiture à mes parents, concessionnaires Renault, et qui a proposé de m’héberger. J’ai accepté et je me suis installé dans ce pays », se rappelle-t-il.
Il se lance alors dans des études de cinéma et filme ses amis. « Les vidéos mises en ligne sur mon blog ont très bien marché. J’ai eu rapidement des centaines de milliers de vues et des amis ont débarqué chez moi. Puis YouTube est arrivé en 2006 et les choses ont changé ». Très tôt, Florian saisit l’opportunité que représentent les réseaux sociaux et les plateformes vidéo.
Grâce à leurs reportages, les Coflocs assurent désormais la promotion touristique de différentes régions ou villes de France, en van ou à pied (comme prochainement l’île de Ré et la ville de La Rochelle), et même pour certaines destinations à l’étranger, comme l’Allemagne. Les Coflocs alternent ces formats courts et les documentaires, dans lesquels ils filment à chaque fois la vie d’une dizaine d’expatriés ou de voyageurs au long cours à travers le monde. Pour Génération Tour du Monde, mis en ligne en 2018, ils suivent ainsi une fille en stop qui vit avec 10 dollars par jour depuis 8 ans, un tétraplégique en fauteuil roulant, ou encore une mère de famille célibataire qui fait un crédit pour pouvoir réaliser son rêve.
À travers l’Allemagne dans leur fourgon Volkswagen T6.1 California.
En immersion au côté des vanlifers à l’autre bout du monde
Ce type de documentaire long exige davantage de préparation. Il faut d’abord boucler un budget en amont, grâce à nos partenaires, puis repérer des voyageurs au profil intéressant. « Nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux, explique Laurent. Nous retenons les personnes qui ont les yeux qui brillent lorsqu’ils nous racontent leur histoire. Pour nous c’est l’esprit qui compte. Ce qui prime, c’est aussi qu’ils aient une connaissance approfondie du voyage ou de la vanlife ».
Puis Laurent et Florian partagent la vie de ces voyageurs, à l’autre bout du monde, durant une semaine. Pour Vanlife, les nouveaux nomades, ils foulent ainsi le sol de destinations mythiques du road trip : Norvège, Nouvelle-Zélande, Australie, Californie, Chili, ou Patagonie. Et bien souvent, sur place, des contacts privilégiés se nouent. « Beaucoup de ces voyageurs sont devenus de très bons amis, déclare Laurent. C’est tellement rare de pouvoir partager la vie d’une personne disponible à 100 %, pendant une semaine ! Ensemble, on parle une langue universelle : la langue du voyage, une sorte d’espéranto. »
Parmi ces vanlifers, il y a aussi des filles qui voyagent seules. Une prise de risque ? « Pas vraiment. Même si l’une d’elles nous a raconté avoir croisé un ours, dans l’ensemble, ce n’est pas si dangereux ! » affirme Florian. « C’est souvent plus risqué pour une jeune femme de faire des études seule, dans certains quartiers ! »
Une rencontre a particulièrement marqué Florian, lors du tournage du film Génération Working Holiday Visa, en 2015. « Une personne de mon âge m’a relaté la réaction de ses parents, restés sans voix lorsqu’il leur avait annoncé qu’il partait vivre en Australie. Ils rêvaient pour lui d’un job en or dans la banque, avec un labrador et une Renault Scenic… C’est exactement, au mot près, ce que j’avais écrit sur mon blog quelques années plus tôt, concernant la réaction de mes propres parents ! J’étais sidéré et très ému. »
Amoureux des combis vintage Volkswagen
Les Coflocs découvrent la vanlife en 2015, lors d’un tournage en Nouvelle-Zélande. Ils partent explorer le Sud de l’île à bord d’un véhicule de location. De retour en France, ils décident d’aménager un vieux combi Volkswagen T3 Syncro 4 roues motrices, équipé Westfalia, entreposé dans le garage savoyard du père de Florian, qu’ils baptisent « Simone ». Grâce à un partenariat avec Volkswagen depuis 2019, en plus de leur T3 Synchro de 1986, les Coflocs disposent désormais aussi des tous derniers vans disponibles prêtés par la marque, comme le T6.1 California, un fourgon aménagé qu’ils apprécient pour son confort. « La clim, le frigo et sur certains modèles la douche, les toilettes, le chauffage stationnaire, cela apporte un confort indéniable. »
Mais ils ne délaissent pas pour autant le T3. « J’ai un véritable amour pour les vieux modèles, affirme Florian. C’est là que je me sens le plus heureux ! Avec le volant à plat, ça se conduit comme un car. On est assis sur la roue avant, avec le moteur à l’arrière. Grâce à cette particularité, le T3 a aussi l’habitacle le plus spacieux ! »
Devenus des spécialistes du voyage en van, Les Coflocs signent plusieurs guides Michelin1. Pour dénicher les meilleurs spots et les plus belles routes, ils n’hésitent pas à faire appel à leur communauté et à leur entourage. « Pour L’Europe en van, 20 meilleurs itinéraires en Europe ont été désignés par sondage, explique Laurent : la route mythique Transfagarasan en Roumanie, le pont-tunnel l’Øresund entre la Suède et le Danemark... »
Volkswagen T3 Syncro et T6.1 California.
Ambassadeurs de la vanlife au salon Rétromobile
Une expertise de la vanlife qui a fini par attirer l’attention de Romain Grabowski, le directeur de Rétromobile. Celui-ci fait appel aux Coflocs il y a deux ans pour concevoir un espace dédié à la vanlife au sein du temple de la voiture de collection : « Vanlife, les nouveaux nomades ». Résultat : le public adore et l’affluence est au rendez-vous. « Nous sommes venus avec nos parasols et nous avons assuré l’animation, avec des écrans télé, de la musique, des conférences... Un grand moment festif ! », se remémore Florian. Une véritable installation, dans laquelle on retrouve tout un assortiment de combis vintages, comme un Volkswagen T2B, T3, un Piaggio Porter, mais aussi un California neuf. « Il y avait débat. Les jeunes préféraient le modèle ancien, les plus âgés le California… », s’amuse-t-il.
C’était une reconnaissance formidable pour nous, déclare Florian. « À l’âge de 8 ans, je bricolais des voitures dans le garage Renault de mon père, en Savoie. J’ai tourné mes premières vidéos au salon Chambéry Auto Rétro, alors que j’étais encore au lycée. Je filmais chaque propriétaire de voiture et je leur vendais ensuite la VHS à l’assemblée générale de l’association. Je n’imaginais pas que je me retrouverais vingt ans plus tard à Rétromobile ! » Vu leur enthousiasme communicatif, nul doute que Les Coflocs vont continuer à faire rêver bon nombre d’aspirants aux escapades au long cours. « En voyageant, on en ressort grandi et on réalise que le monde est bon. On est convaincu que ça peut rendre les gens meilleurs, donc le monde meilleur ! »
À vos vans, prêts ?
1 Cuisiner en van (40 recettes pour cuisiner facile et bon dans 1m²) ; Week-ends en van (vol. 1 et 2) et L’Europe en van (éd. Michelin).
Lire aussi : 10 conseils pour bien vivre la vanlifeObtenir mon Tarif d'assurance Van
Visuels : © Les Coflocs